« un projet de disque que John Lennon aurait pu enregistrer sur la lune avec Cluster et Brian Eno à la production, et remixé par Moby » C’est ainsi que W.H.I.T.E. aka Cory Thomas Hanson nous présente « III ». Cory n’est pas seulement un musicien, c’est aussi un plasticien. Basé à Los Angeles le travail du garçon sur les matériaux semblent avoir une influence sur la structure même de ces chansons, en témoigne d’ailleurs le postula de départ. Car comment penser à cette réunion des 4, sans avoir une conception rêveuse pour tout art.

Une chose ne déroge pas à la règle d’une bonne chanson, la mélodie. Celles ci sont magnifiques, comme si les sculptures ou les installations de Cory (comme celle magnifique qui orne la pochette du disque) étaient elles aussi des mélodies, tout paraissant facile chez le jeune homme. Alors si nous devions choisir entre les 4 références qu’il nous donnait, il serait assez facile de choisir Moby comme l’influence principale, mais le Moby travailleur infatigable et non pas le pilleur de tombes. « III » est un voyage presque élégiaque, qui se marierait effectivement parfaitement à une excursion interplanétaire, comme si les morceaux servaient d’exutoire à la mélancolie provoquée par la vision de la terre, derrière le hublot de son engin spatial traversant un univers dont il ne connaît pas la fin. Les 11 morceaux sont autant d’invitation aux voyages, même introspectifs, les boucles comme des planètes sur lesquelles nous rebondirions pour monter de plus en plus haut, de plus en plus prêt des étoiles.

D’autres influences moins directement perceptibles sont à noter, que ce soit le travail de Jim O’Rourke ou bien les phases les plus minérales des travaux de Radiohead. On ne ressort pas éreinté de ce genre de disque, on est presque reposé, purifié de l’intérieur, étonnamment léger, après pourtant ce qui reste un disque consistant et massif dans l’intérêt que l’on est en droit de lui porter.

L’art est chez W.H.I.T.E.