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Le duo McNoodles affirme ouvertement ses racines indie-rock 90’s : « Playground », nouvel EP du groupe après un « Focusing On The Worst » sorti début 2012, rameute les cavalcades de Thurston Moore, les hymnes des premiers singles de Nada Surf, la noirceur grunge de Mark Everett (qu’évoque parfois la voix spleeneuse mais réconfortante de Matthieu Courege)…

Quand bien même devinons-nous ici une évidente tension, une noirceur à hauteur d’hommes (c’est-à-dire dans laquelle chacun pourra s’y reconnaitre), McNoodles ne se laisse jamais emprisonner par la chape de plomb. De Sonic Youth ou du Folk Implosion, ce duo n’en retient surtout que la dynamique, la souplesse harmonique, l’évidence mélodique. « Playground », donc : cinq titres orageux, parfois proches du post-rock, mais qui conservent une belle allure de hits potentiels, la sacrée gueule du standard indie. Sans doute car McNoodles fonctionne à l’association guitares / batterie (Matthieu s’occupe du chant et des guitares tranchantes, Philippe Vesin de la batterie). Souvent, dans ce genre de mariage forcé, chacun joue pour soi, jusqu’à créer une sensation de dysharmonie, comme si les accords de guitares avaient ou bien deux à trois notes de retard sur la batterie ou bien un tempo d’avance. Pas ici : musique de pros, qui risque par ailleurs de bien plus fasciner les mélomanes que le public lambda, les sonorités McNoodles plaisent par le talent du duo à faire monter la tension, à trouver des solutions à l’amoncellement couplet / refrain, à répondre avec simplicité musicale à des questions techniques (tenir en haleine en juxtaposant le calme au violent, jouer des changements au sein d’un même morceau, faire tourner un titre jusqu’à son épuisement…). Se poser des questions musicales, voila qui est magnifique ; y répondre, c’est remarquable ! Dans la lignée érudite des 5oclockinthemorning ou d’Acetate Zero…




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