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Suite à l’album « Terror Twilight » et le split de Pavement, j’avais un peu remisé Stephen Malkmus au rayon des bons souvenirs adolescents. Son premier solo (anciennement nommé « Swedish Raggea ») possédait quelques éclats, mais le second (« Pig Lib » en 2003) accusait déjà le coup de vieux. Pour moi, l’ami Malkmus s’en allait suivre une trajectoire similaire à celle de Francis Black : après avoir été leaders des deux « meilleurs groupes de rock des années 90 », nos duettistes se reposaient sur des acquis, un indéniable savoir-faire mais en mode charentaise. Ce n’est qu’en 2012 que ma copine d’alors me persuada d’aller voir Stephen Malkmus en concert. Selon elle, « Mirror Traffic » sonnait comme le meilleur SM à ce jour. Sans écouter l’album, j’acceptai d’accompagner ma girl-friend à ce live (moins pour écouter les nouvelles compos de Stephen qu’avec l’espoir d’entendre des titres de Pavement). Et ce fut un petit choc : totalement cool, drôle et incroyablement jeune, Malkmus donna un concert homérique. Suffisant pour que j’écoute « Mirror Traffic », que j’adorai instantanément. Le fan acharné brûle en effet trop vite ses idoles de jeunesse. Dans le cas de Stephen Malkmus, j’avais bien merdé : non seulement l’auteur de « Summer Babe » tenait la haute forme mais, bonus non négligeable, il continuait à sortir de très bons disques.

Le terrain est donc aujourd’hui parfaitement déblayé pour convenablement accueillir « Wig Out At Jagbags », sixième album solo (avec les Jicks, d’accords) du héros de nos années fac.

Pas de surprise : Malkmus, toujours en mode méga cool, balance des bombinettes indés avec une fausse désinvolture mais surtout beaucoup d’inspirations mélodiques. Le fan de Pavement devrait y trouver son compte : « Wig Out At Jagbags » est frais, spontané, jamais racoleur, toujours pertinent. Rien de neuf sous le soleil Malkmus et c’est très bien ainsi : « Chartjunk » égrène les jolis soli, le single « Lariat » rempli parfaitement son rôle d’accroche-cœur, « Independance Street » et « Shibboleth » pourraient sortir de « Brighten The Corners », « Surreal Teenagers » a la trogne du futur hymne, Malkmus possède toujours le sens pour la formule qui tue (« tu es plus belle lorsque tu t’épiles ») et ponctue toujours les refrains de ses légendaires « Wouuuuu »…

Souvent, « Wig Out At Jagbags » sonne comme du… Babyshambles ! Mais un Babyshambles qui trouverait inspiration dans la répétition, un Babyshambles léger comme l’air, un Babyshambles qui évacuerait le romantisme adolescent pour la cool attitude. Autant dire que Stephen Malkmus est tout aussi crédible et légitime en 2014 qu’en 92 (année de « Slanted and Enchanted », ce chef-d’œuvre qui refuse de prendre la poussière).




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