Feinte de coup droit dégagé, fente, esquive, corps à corps. 1=0 chante l’urgence dans ce dernier EP intitulé Sabre, après Dieu/Déesse et Forteresse. Pour le chroniqueur qui a écouté Diabologum, on ne peut pas imaginer que le jeune groupe qui est sélectionné pour les Inouïs de Bourge en Ile-de-France ne lui rend pas hommage. Guitares électriques et chant-parlé en français, textes forts et métaphoriques, engagement personnel, c’est beaucoup plus rock et émo que leurs cousins éloignés de Fauve (question de références, sans doute). Et puis il y a des choeurs, un peu. Sabre, le premier titre, résume bien l’EP : moments de tensions, des répits, un chant et des mots tonitruants. Mais je vais être honnête : je n’ai pas tout pigé aux métaphores glissées dans le texte (on a laissé les fautes, désolée pour les gars de 1=0, c’est vache mais bon, faut se relire aussi) :
« Suis planqué sous des corps pour pas être pris Une vie sans adversaire c’est ça qu’je vise Dans la foret a l’aube Tu chutes tu m as laissé traverser j’ai disparu Une histoire sans perso c’est ça qu’il faut Dégagé du rocher au bord du ruisseau Clostro (sic) rengainé J ai perdu l’sens Du salaud qui tuera pour son existence Tant qu’y’aura des villes a déplacer Tant qu’y’aura des chefs a déposer (...) »
Il y a ce côté alternatif et adolescents énervés qui rend touchant le projet, des guitares qui résonnent bien, mais sur le morceau Fin, 1=0 tombe dans le piège de la colère adolescente et bien que cela soit sincère, cela sonne creux. C’est peut-être ce qui arrive quand on plonge en soi. Les limites de l’introspection ? On ne va bouder son plaisir : 1=0 a le son du noise, le pouvoir des guitares et le goût du Do it yourself, à suivre, donc.