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Rank ne nous trompe pas. Un esthétique entre gris clair et gris foncé, une basse presque hypnotique, un lyrisme froid et presque caverneux, le post punk renait ici de ses cendres dans les caves le Lyon.

Trio créé en 2010, Rank avait déjà deux EP à son actif, mais ceux ci ne sont jamais arrivé chez nous,, pas comme le tourbillon brulant et glacé à la fois de ce premier album éponyme.

Ce disque révèle non seulement d’une fraicheur qui manque de plus en plus (ici l’autoproduction à un sens, une couleur une odeur que le factice de nombres d’entre elles n’ont plus) mais aussi d’un sens inné dans l’écriture de morceaux qui feront plier n’importe quel public, même les plus rompus à ce style d’exercice musicale.

Vous y croiserez les ombres d’Interpol, de Cure, vous pourrez danser avec le poing en l’air et l’autre main dans celle de votre amour, sur « The Gunslinger » par exemple. Si j’osais (mais j’ose tout) ce LP est une savante union entre deux groupes que nous adorons tous, pour peu que nous soyons nés entre 65 et 73, ce qui est le cas de votre serviteur. Car si le chant de The Rank n’est ni assuré par un clone de Ian Curtis ou de Momo, la musique elle parvient à construire une passerelle neuve et jouissive entre le monde de Joy Division et celui des Smiths, comme si « The Queen Is Dead » toutes proportions gardées étaient gravés sur la même face que Unknown Pleasure ».

Sans jamais en rajouter, avec un respect de chaque instant, une humilité que l’on ne rencontre que rarement (alors qu’actuellement un groupe avec deux références voudrait donner une conférence à la cité de la Musique en vous prenant de haut) et qui se ressent, The Rank rentre dans la cours des grands, méritant une attention plus grande. Une bombe.




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