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Bientôt un an que cet EP est en circulation porté par un « Jenny Kissed Me » éclatant, façon tube de l’été. Mais attention pas ces tubes gras et indigestes qui font gonfler les jambes, procurent des ballonnements et de l’urticaire, pas ces morceaux dopés aux hormones de croissance conçus par des ingénieurs spécialisés en « temps de cerveau disponible ».

Non ces tubes de l’été élégants et frais, intelligents et légers à la fois, qui donnent envie de rêver, d’enlacer, d’embrasser, de sautiller, de danser, ces tubes de l’été qui survivent à l’été, accompagnant nos humeurs changeantes et autres langueurs monotones de la rentrée, ces tubes de l’été qui réchauffent l’hiver suivant à coup de réminiscences acidulées et de mojitos mélancoliques, ces tubes de l’été mémoires sonores d’une saison passée trop vite. Bref ces chansons racées et sacrément bien foutues qui ouvrent une parenthèse ludique et décomplexée.

Un plaisir définitivement pas coupable.

Repérée à la batterie chez The Aikiu ou Theo Hakola, accompagnée par Bertrand Belin à la production, Tatiana Mladenovitch AKA Fiodor Dream Dog poursuit ici sa quête d’un songwriting étincelant et personnel, entre pop acoustique calibrée, et rock joyeux et précieux, inclassable en somme, n’hésitant à passer de la ballade vaporeuse à la tentation d’un dancefloor raffiné. Une écriture au cordeau, elliptique et ciselée, sophistiquée mais accessible, une espèce de classe naturelle bousculée par une batterie rageuse et affirmée. On ne renie pas ses origines.

Les 4 titres qui composent cet EP forment un ensemble ambitieux et déjà cohérent. "Jenny Kissed Me" donc, emprunté au poète anglais Leigh Hunt, impertinent et addictif. « Adelaide », virée brumeuse en slow motion, glissade presque frustrante après l’élan impulsé, mais bienvenue avant que « Sunnight » ne vienne nous récupérer au bar, nous prenne par la main et nous emmène sur le sentier côtier ou dans les dunes en quête de rencontres ludiques et de duels complices sous la lune. Echappée belle et insouciante. Le temps passe si vite. Un bon quart d’heure et c’est déjà la fin avec la bien nommée « Personal Music", jouissive petite pièce solaire, labyrinthique, lumineuse et pleine de surprises.

Un EP d’équilibriste habité par une personnalité dont on n’a certainement pas fini d’entendre parler.




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