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On les connaît par cœur, ces jeunes groupes de morveux poussant les amplis vintage à donf, crachant du venin avec une voix nasillarde, le tout en deux ou trois prises et puis basta ! Et dans le genre napalm, The Wytches décrasse les oreilles, provoque des secousses telluriques et rend un peu con. Car fichtre : il y a, sur ce premier album, suffisamment d’électricité pour que l’EDF s’en pourlèche les babines ! Alors oui : on aimerait se la jouer blasé et refuser cette filiation grunge, ce chant écorché à s’en faire péter les cordes vocales, ces grattes dégueulasses, ces potards qui chauffent jusqu’à l’implosion… Et pourtant, on reste éberlué, fasciné même, par une telle débauche de rage, de fuzz psychés-cramés-camés, de guitares bonnes pour la crasse.

Pas un hasard si The Wytches débarque d’un patelin anglais aussi paumé que Peterborough : loin de la rigidité de certaines formations américaines fracassant leurs guitares avec courtoisie et diplomatie, ce groupe transpire une arrogance, une insolence et une morgue crâneuse typiquement britannique. D’ailleurs, la voix de Kristian Bell (compositeur en chef de cette sombre affaire) évoque souvent celle d’Alex Turner ; mais un Alex Turner bilieux et primaire, dénué de savoir-vivre, imprésentable à l’heure du thé… Voila également ce qui rend The Wytches moins basique qu’il n’y paraît : en grattant le cambouis puis en dévêtant le chanteur de sa camisole, les chansons (car on parlera ici de chansons) possèdent une certaine assurance pop. « Annabel Dream Reader », un album pas si déraisonnable, finalement…




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