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Finalement personne ne le croit capable de pouvoir faire cinquante disques. Ou alors on ne veut pas y croire pour être agréablement surpris. Personnellement je le crois capable de pouvoir faire cinquante disques, de faire mille chansons sur les Etats-Unis, et de finir de nous achever. Bon " Illinois " n’est que le second. Mais Sufjan n’est pas avare. Il aime donner et nous donne beaucoup. " Illinois " n’est rien de moins qu’un nouveau chef d’œuvre. Une suite logique et pourtant différente de " Michigan ". Sufjan joue moins avec son xylophone, il a plutôt décidé de sortir le violon et le violoncelle. Un disque aux titres à rallonge, remplis de zombies, on se croirait dans les bayous de la Louisiane un soir de carnaval. Un disque de Sufjan Stevens, le son est reconnaissable, son empreinte gravée dans notre oreille à force d’écouter. Vingt deux morceaux. Sufjan aime les thèmes, depuis " Enjoy your rabbit ". La force de Sufjan est de faire de grands morceaux pop, avec des chœurs, des trompettes, et d’enchaîner avec " The seer’s tower ", magnifique morceau d’une tristesse fantastique, seul au piano. Il vous accroche dès le premier morceau, ce fantastique " Concerning the UFO sighting near highland, Il ", pour vous achever avec le splendide final de " The tallest man, the broadest shoulder "/ "Riffs and variations on a single note ". Sufjan épure le son de ses chansons, notamment sur la fin du disque, où il continue de nous rappeler le guitariste de Sonic Youth avec des lunettes, celui qui met des sumos sur ses pochettes. " Illinois " est un disque hybride où Sufjan nous montre sa maîtrise de la pop, et son envie d’aller au-delà, d’étudier le son, de mener sa propre investigation dont le dénouement ne sera pas connu avant l’exploration totale des cinquante états. Une chose est sûre " Out of Egypt ", le dernier morceau du disque, ouvre une porte, une porte dorée. A savoir s’il aura de plus en plus envie de la franchir, rendez vous au prochain état. Au fait si vous voyez un gars avec un banjo en bandoulière qui souhaite aller dans l’Orégon, emmenez le vite hein, qu’on ait la suite. Un immense disque. En vous remerciant .