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J’ai découvert Daytona un jour, au détour d’un post de Facebook (Boss, on peut citer facebook comme bibliothèque du nouveau savoir ?), sympathiques dialogues sans arrière-pensées, je crois qu’au début, ingénu, je ne savais même pas qu’ils étaient de la bohème, des enfants de la balle, pourtant je n’ai pour la plus part du temps que des musiciens, poètes et gens de la farandole a mes côtés (virtuellement parlant). Et puis il y eut ce partage d’une vidéo, après, l’intérêt fut énorme, le clip s’appelait « 17 Septembre », un instrumental jonché de discours se nouant a la compo, une osmose bien engraissée, comme ce « Funkadhafi » des Front 242, mais en plus humain (et audible), ou pour autre exemple, l’ « Iron Sky » de Paolo Nuttini (intelligent usage du discours du Dictateur de Chaplin, ah et j’y ajoute, en hommage a feu Mark Bell mort dernièrement, le troublant « First vitaphone announcement » de Opposition. Epris de ce thème, je gardais de loin le contact virtuel avec eux, sans insister mais en leur demandant de me tenir au courant de leurs faits et gestes. Ors donc, planté le paysage, voici qu’il y a peu, ils m’annonçaient la sortie le 12 de ce mois de leur nouveau Ep., « Morceaux de lune », l’eau a la bouche, j’attendais la possibilité de l’écoute, elle vint, et fut tout ce que j’en attendais, avec un peu plus d’un an de maturité, avec un plus de chair a canon, avec un plus de musique et un éventail beaucoup plus ample que ce a quoi je m’attendais. Des secousses en spasmes presque Pixies du premier théme qui donne nom a l’ensemble, je me surprenait du chant calme brisant la rage des sections musicales, car la base est franchement rock, de ce rock sans gène ni problème, huilé, signé dans les nineties et encore frais dans son ambition, un rock pour qui l’âge ne passe jamais, ni une ride, mais des batailles en plus, et sur cette lave, sage la voix, jouant une certaine ironie, jouant le troubadour chantre d’amour sur des terres brulées, sur des champs de guerre, comme une voix de nouveau né sur fond de tonnerre. Encore plus flagrant dans « Comment », bien que la mélodie soit un peu plus romantique, plus chaloupée, la voix vient, appuyant sur une diction parfaite, a jouer les troubles fêtes, a décrire des mots dans la tranquillité du poète pour déjouer les rebellions des guitares, basse et batteries. Détrompez-vous, bien fait, c’est une merveille pour l’ouïe, si l’équilibre réside en nouer la fougue a la prose, Daytona est maitre en nœuds marins. « Ce soir là » possède cette lugubre entame des anciens Cure, ces « gothisme » de fin des années 80, mais vous électrocute d’un coup, et prends vos émotions dans un grand huit entre le murmure d’une lectrice ensorcelante et douce (donc sensuelle) et ces envolées rageuses des instruments, comme quand on retient un doberman devant une proie, le faisant s’étouffer au collier, puis le lâchant d’un coup sur le gibier, court morceau dont l’intensité en fait une des pièces clef de cet Ep. « Kasserine » a un effet particulier sur moi, il me renvoi en arrière dans le temps, quand épris déjà de musique, je courrait les bars a concert de Toulouse et Albi pour remplir ma besace sonore d’un savoir, pour me créer un gout, une identité musicale, « Kasserine » serait une synthèse parfaite de ce temps là, de ces groupes-là, en pleine recherche d’un son, dans une joie d’amateur, prenant plaisir, même si la manière n’y était, a faire de la musique, quelle qu’elle soit, et surtout, bouger les planches des concerts sur ces mélodies rythmées et ces voix faciles a adopter comme refrain, quand tout est permis, avant de devoir faire ce qu’on leur disait de faire pour survivre et entrer dans le succès, quand l’important était le plaisir. Après, je pourrai dire que cela fait court, quatre titres, que je reste sur ma faim, mais voila, j’ai un plus moi aussi, je les suis sur Facebook, j’ai le droit à espionner, et le sentiment que les écouter est un bénéfice. Maintenant, a vous de les juger, mais en prenant en compte ce qu’ils seront demain, ils méritent leur place dans ma besace de sons, et je les remercie pour ce qu’ils font.




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