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Il faut bien l’avouer : c’est avec un extrême soulagement que nous nous dirigeons plein sud pour trouver enfin le soleil, astre dont on avait presque oublié l’existence. Nîmes nous accueille avec sa chaleur bienveillante et nous nous réjouissons de débuter le festival This Is Not A Love Song (TINALS) sous de si beaux auspices.

Pour notre 1er séjour au TINALS, nous découvrons complètement le site : sa déco, ses scènes, les différents stands et les nombreux ateliers et animations proposés à tous les festivaliers. Cette année, ce sont pas moins de 4 scènes (2 extérieures, 2 en salles) qui nous permettront d’apprécier dans d’excellentes conditions une belle collection de concerts en tout genre.

À peine arrivés sur le site, nous nous dirigeons vers la grande salle de Paloma pour découvrir le groupe Dilly Dally, formation canadienne aux accents Riot Girls. La voix de la chanteuse guitariste nous fait parfois penser à celle de Courtney Love de Hole, le côté blonde vulgaire en moins. On apprécie aussi le jeu fougueux de la guitariste solo qui secoue sa chevelure en cadence. Première découverte, beau démarrage du festival ! Nous enchaînons sans temps mort avec les américains de Car Seat Headrest au Club.

Du haut de ses 22 ans, Will Toledo pose son chant nonchalant (un peu à la Pavement), aux accents de complaintes tristes et douces. Après un début de set tout en retenue (qui a dit chiant au fond de la salle ?), le groupe se lâche et délivre ses chansons powerpop aux structures parfois alambiquées, mais efficaces. On notera le t-shirt DIY du guitariste ’Mentally Ill’ qui se marie bien avec son jeu de scène un peu fou-fou. Le groupe termine sur les notes de ’Gloria’ repris en choeur par la salle. Un beau set qui finit de nous convaincre et nous donne envie de suivre avec attention ce groupe que nous connaissions à peine.

C’est l’heure de se sustenter, on s’installe confortablement à un des nombreux food-trucks (plutôt de bonne qualité, ça nous change) alors que retentissent les premières notes d’Explosions in the Sky qui a investi la grande scène extérieure (Flamingo). Des rideaux de lumières provenant du sol donnent une atmosphère quelque peu mystérieuse, rendant les musiciens évanescents. Ils nous délivrent leur post rock bien léché mais sans grande surprise, où rien ne dépasse vraiment, où les montées en intensité sont très maîtrisées, voire retenues… Loin de nous conquérir, ils semblent tout de même combler les fans du genre.

On fait ensuite un tour du côté de la petite scène extérieure Mosquito où les canadiens de Chocolat balancent leur chevelure et leur rock psyché rudement efficace. On en a plein la bouche… et le nez aussi… et l’on en reprend une bonne bouffée avec plaisir.

Nous avions déjà eu la chance de voir Foals à la route du rock l’été dernier (http://adecouvrirabsolument.com/spip.php?article6265), en remplacement inopiné de Björk, avec les rebondissements que l’on sait. Leur prestation de ce jour sur la scène Flamingo est encore plus belle, le son est parfait, et la scénographie, le fond de scène qui simule une forêt sur lequel jouent les lumières ajoutent à l’intensité du set. Pas forcément fans de leurs morceaux poppisants et dansants, on se laisse tout de même prendre par l’ambiance et Yannis se donne à fond, descendant dans le public à plusieurs reprises, galvanisant la foule en délire qui reprend les paroles en chœur.

Pour terminer la soirée, 2 choix s’offrent à nous : soit Battles, groupe math-rock dansant que nous avions hélas manqué lors d’une précédente édition de la Route du Rock (nous avions déclaré forfait prématurément après avoir subi des heures de pluie incessante) ; soit Protomartyr, dont la description et l’écoute préalable avait éveillé notre curiosité.

On se décide finalement pour ce dernier, et on se retrouve littéralement happé par le set des américains dans un club déjà chauffé à blanc. Le chanteur - qu’on aurait cru anglais vu sa prestance (veste et chemise contrastant avec les t-shirts des musiciens) et son attitude détachée – nous bluffe par son charisme et ses déclamations habitées. Les rythmes martiaux, avec beaucoup de toms et peu de charley donnent une ossature intense et implacable sur lesquels se posent basse répétitive & efficace et guitare déchaînée. Leur post-punk nous touche et nous laisse pantelant. La claque du soir, bonsoir !

Il est temps pour nous d’aller reprendre quelques forces pour affronter la journée suivante, où l’on vous parlera un peu plus en détail de l’ambiance sur le site.

Retrouvez le reportage photographique complet ici : https://www.flickr.com/photos/infinir/albums/72157667224324304