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Il y a des disques qui semblent devoir s’échouer de façon définitive sur la plage de nos oublis. Pas que nous n’aimons pas, juste que la rencontre ne se fait pas, sans cesse retardé par un événement, une demande pressante, le temps qui s’échappe. Ending Satelites aurait bien pu être un de ces nombreux naufragés, oubliés, car nous ne pouvons malheureusement pas remplir notre devoir (qui n’en est pas un) jusqu’au bout. Pour la petite histoire, je devais me lancer dans la lecture du dernier Flotation Toy Warning sur mon vieux iPod en attendant un RER, mais véridique mon doigt à rippé, glissant sur la ligne au-dessus, m’envoyant dans l’univers grandiose de « The lost Tapes vol B ».

Bien plus qu’une pépite post-rockienne, ce nouvel album de Ending Satellites dessine les contours d’une sorte d’ile qui s’imposerait à nous derrière des brumes légères. Sans se détacher totalement des us et coutumes du post-rock (1969 est un cas d’école, précis, mais jamais scolaire), le groupe promène une forme de mélancolie inquiète en ne se faisant pas déborder par les montées frénétiques ou les répétitions. Maitrisant l’électricité, domptant l’acoustique (One Ticket Two Bills / While you are here) Endling Satellites apprivoise l’électronique, n’en faisant pas une bête de foire tel un king kong capturé sur une ile, mais un aide expéditionnaire de qualité. Souvent de très grande facture, le disque nous propose un voyage aussi onirique (on pense parfois aux plages miraculeuses du pays de Syd Matters) qu’empreint d’un mystère tout aussi inquiétant que rude (Miss and Mrs Young). Ne convoquant pas les figures tutélaires à chaque arpège, Ending Satellites dessine une carte topographique parfaite de son île mystérieuse, où je me suis échoué ce soir par la grâce d’un geste non maitrisé et de sa bande-son corolaire, le magnifique " 216 BPM on a Highway".




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