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Avec Nabie, son précédent album, Josépha Mougenot donnait la sensation d’une musique aussi sereine qu’inquiétante. Harpe et piano dessinaient un faux calme, un océan qui n’attendait que les remous, l’ouragan destructeur, l’engloutissement de la Cité. Feeling confirmé sur scène où Josépha plongeait l’auditoire dans un recueillement limite religieux, entre fascination et sourde tension.

Mésopotamie, lui, est plus cosmopolite – bien que l’orchestration ne change guère : piano Satie, harpe empoisonnée, chant toujours aussi proche de la fêlure. Pourtant, entre Nabie et Mésopotamie, nous choisirons le second (ce qui n’enlève évidemment rien à la très haute tenue du Fantôme originel).

Sans doute car Josépha propose ici une suite de gammes qui nous regardent de l’au-delà. Depuis l’au-delà. Album que devrait particulièrement apprécier Philippe Garrel : une âme paisible, confortablement installée entre vie et mort, nous susurre un lyrisme humble, réconfortant. De la poésie pour les défunts.

Musique qui s’hypnotise elle-même. Comme chez Marie Eskimo, Fantôme Josépha se perd dans ses compositions, dans tout ce qu’elles peuvent lui apporter de liberté zen, d’osmose avec le monde. Hier, une fissure se percevait. Aujourd’hui, Josépha, en communication avec la vie des morts, nous transmet les bonnes nouvelles de l’inconnu. Le paradis, c’est peut-être Mésopotamie




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