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Que représente Miossec pour vous ?

En tant que brestois, une figure et des souvenirs associés, qui remontent au milieu des années 90. Je me souviens par exemple, au bureau de tabac, de Guillaume Jouan et Bruno Leroux, ses deux guitaristes de l’époque, en train d’acheter des clopes. Ils étaient en train de préparer Boire. Je me souviens d’avoir vu Miossec plusieurs fois, notamment à Rock sur la blanche à Brest, une de ses premières dates, puis à la Route du rock, avec Christophe Le Bris qui venait d’arriver à la basse. Puis j’ai eu la chance de faire deux fois sa première partie, notamment aux Hespérides, à Plounéour-Trez, une salle de spectacle notoirement hantée, avec mon premier groupe, Le petit fossoyeur. Je me souviens d’y avoir fait la rencontre d’Olivier Mellano, qui jouait du violon dans son groupe d’alors, et que j’ai revu bien des années après. Je me souviens que Miossec était épaté parce que notre chanteur imitait le ptérodactyle sur scène. Les deux albums du petit fossoyeur ont été réalisés et arrangés par Guillaume Jouan, avec qui Miossec a réalisés ses trois premiers albums. Au-delà de ces souvenirs, et il y en a d’autres, Miossec est pour moi un rénovateur, un de ceux qui, avec Dominique A ou Philippe Katerine, ont poussé la chanson française hors de ses retranchements, l’ont frottée au rock anglo-saxon, et il suffit de voir avec quelle frilosité celle-ci s’est repliée dans les années qui ont suivi sur ses illusions en forme d’accordéon et ses clichés pour mesurer l’audace qui fut la leur.

Pourquoi avoir participé à ce projet ?

J’écoute souvent le premier album de Miossec, il y a beaucoup d’émotions associés. Et j’ai une fascination particulière pour Planter des primevères, qui est le morceau caché de l’album Boire, et qui est vraiment rock et méchant, sans tomber dans aucun des clichés du "rock français".

Si vous deviez retenir une chanson de Miossec ?

Peut-être "Évoluer en D3" qui est, pour moi qui n’aime pas spécialement le foot, la plus grande chanson de football de tous les temps. Je trouve que c’est une chanson qui brille par son originalité et par la qualité de son écriture.

Un album de Miossec ?

Boire.

Miossec en un mot ?

Rock.

L’héritier sur la scène actuelle ?

Je ne sais pas.

Je travaille sur des scénarios de BD, notamment Mondo Reverso 2 avec Dominique Bertail pour Fluide Glacial, ou Lino Ventura et l’oeil de verre, avec Stéphane Oiry, à paraître en avril chez Glénat. Et je poursuis mes aventures musicales avec John Trap. On tourne tout le mois de Décembre avec notre spectacle pour enfants Chansons Dragon (avec Chapi Chapo, Laurent Richard et Delgado Jones), et je commence à réfléchir à un nouvel album, qui verra le jour entre 2019 et 2020.

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Crédit Photo "Pod"