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La rencontre avec Hildebrandt démarre avec l’artwork de son deuxième Lp : d’un carmin pétant, avec l’artiste lui-même en costard vermillon écarlate, arborant une moue mi boudeuse mi dubitative. On pressent alors que l’ambiance sera éclatante et duale. On écoute ce disque et on constate qu’on n’est pas loin du compte.

Auteur-compositeur-interprète, Hildebrandt excelle dans la peinture des instants du quotidien, qu’il raccorde ici à deux concepts : les jeux de genre masculin/féminin mais aussi le rapport que chacun entretient avec l’isolement. Le mode de création, perdu en forêt et en mer ( résidence sur l’île d’Oléron puis l’île d’Yeu), expliquant pour partie ce choix, comme celui du titre de cet opus : îLeL. Mais plus que de simples illustrations sensées servir un propos, ce sont de subtiles vignettes électro-rock appuyant une prose sincère et lettrée qui constituent vraiment le coeur du projet. Hildebrandt nous les délivre généreusement, comme le déroulé du générique de ses intimités. Et il touche juste !

Il invite pour l’épauler, la chanteuse Kate Stables des This Is The Kit et , excusez du peu, Albin de la Simone au piano, tout en livrant ses idées aux sonorités du producteur Dominique Ledudal, déjà à ses côtés sur son précédent essai , Les Animals (2016). Créé ainsi autour d’une équipe restreinte, îLeL nous offre un panel de sensations profondes, de portraits tantôt taquins tantôt bouleversants. Un véritable bouquet d’humanités.

Voici donc un album qui, promenant ses plaisirs sur le sentier de la mélancolie, nous a ouvert à l’univers d’un artiste, mi ogre mi poète, capable en douze titres de nous rappeler que si la vie est trop souvent mal fagotée, elle ne se conjugue jamais aussi bien qu’au pluriel. Rien que pour ça, merci à lui !




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