Un auteur-compositeur et interpréte qui compose une chanson sur Will Oldham, la superbe « Prince of the Palace » ne peut pas être un mauvais compositeur. C’est une réflexion qui vaudra ce qu’elle vaudra avec le temps, mais je la trouve tellement véridique qu’elle ne devait pas que traverser mon esprit elle devait être couchée sur le papier virtuel de mon écran d’ordinateur.

Cet auteur, c’est Tim Holehouse, musicien originaire de Dorchester, qui est un véritable appel d’air émotionnel pour qui aime, Lambchop , Smog ou la tension classe de The National. « Come » est l’aboutissement de cinq années de travail, figé le temps de deux semaines d’enregistrement.

Nous sommes baignés dans les rues d’un Deadwood au-dessus desquelles trône un Al Swearengen en fin de vie ne pouvant humer la vitalité de ce blues, de cette country tout aussi terreuse que touchée par une forme de modernité tenue.

Dés les premières note de « Numbers Game » nous savons que nous sommes en pays ami et conquis, celui des mélancoliques aux horizons infinis, ceux des amoureux contrariés, ceux qui ne font pas du temps qui passe une inquiétude ne l’ayant même pas intégré dans leur fonctionnement (One Day at a Time). Entouré qu’il est de musiciens (au premier rang Florence Fawcette et ses notes incroyables de violoncelle) au diapason de la sensibilité brut de ses chansons, Tim Holehouse peut se charger de nous procurer de l’émotion et des moments pendant lesquels il ne nous est pas interdit de tomber dans une forme d’euphorie épidermique (« Aveiro » morceau jubilatoire)

Disque remarquable de bout en bout ("24 Hours" l’ironique " (I’m Not) Icarus" ou le perfide presque rageur et abrasif « London »), « Come » est plus qu’une incitation à la rencontre, à la main tendue vers l’autre, c’est une attrape coeur incroyable, car je le répète, quelqu’un qui composte une chanson sur Will Oldham ne peut pas être un mauvais compositeur. Tim Holehouse rentre dans la cour des grands.