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Je me souviens de l’écoute, dans ces années charnières peu inspirées des 90, du son des Stones roses, de cette impression de patine ancienne des rolling en coulant de pâtisserie sucrée-acide de post-punk, cette amalgame chanceuse et vertueuse que surent proposer les anglo-saxons, beaucoup d’entre nous pensent encore qu’il y a peu a sauver de cette époque, si ce n’est eux et quelques monstres divers et varies qui trainaient par là. Beaucoup de gâchis… semblait-il… parce que non, en fin de compte, il y a toujours des artistes assez intelligents pour entrevoir dans l’épaisseur la transparence, assez élégant pour savoir où faire pousser les fleurs dans la jachère. Burkingyouth est surement de ceux-là. Si son « Fire » d’intro est une riche ombre de ces années Stone Roses, agrémentée d’un air de jouvence et d’une énergie ce coup-ci plus naturelle (là où les Sones R jouaient aux strates sur strates, lui joue plutôt sur la férocité), et contraste la clarté et calme de sa voix avec un exquis gout de l’oreille fine. Et puis ce titre devient si aisément Pavlovien, il devient tant routinier dans nos ouïes en deux écoutes, qu’il ne peut être qu’une réussite fascinante, peux ont ce talent de graver les sillons de leurs disques directement entre nos enclumes et marteaux, pourtant on pourrait demander une production plus poussée a égaler les niveaux de voix avec la musique, comme justement le faisaient les musiciens des 90’s, mais on se dit finalement, que cet amateurisme est parfait pour le propos, que l’ensemble se bénéficie de cet aspect, que tout va pour le mieux dans ce meilleur des mondes. « Fire » a des instants précieux , déjà entrevus dans son premier essai « From the world » en 2018 où un magique « Windmills » laissait percevoir la magie pure d’un simple son de piano au dessus du monde, au-delà de tout, mais ce nouveau travail a plus de sang, plus d’étincelles, plus de rage, sans doute plus nerf que peau, plus chair que cerveau, ce qui le rends pour moi, beaucoup plus beau. Non, il n’y a rien à redire, cet Ep., second de cet artiste normand (ces nordistes ont toujours l’art de savoir transmettre ambiances et lieux, ce qu’ils contemplent devient souvent émotif, jouxtant le grandiose poétique) est ensorcelant, et laisse entrevoir une marge de progression intéressante, la voix sait déjà jouer des sentiments et les compositions savent engendrer tourments et flottaisons. Cette « Pop claire » dont parle sa courte bio, est un peu plus que cela, voyons monsieur, un peu d’ambition est méritée, bien que je comprends l’humilité et l’honnêteté du débutant, il faut avoir foi en ce que l’on enregistrera demain, car vu le pas fait, la course est à gagner, le chemin est dégagé, oh rien n’est facile dans ce métier, mais faire vibrer, est une première frontière que ce disque vient de passer sur ma chair de poule. Les ballades sont transperçantes, rappelant Others lives ou encore Doves, et les rocks perçants mais classieux de Foals, Manchester orchestra ou Junip, un travail poli, léché, agréable même après que le son soit passé, un Ep. Prometteur auquel il faudra, cher Burkingyouth promettre plus.




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