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Avec son nom pouvant finir devant les tribunaux suite à une infamie des laboratoires Servier, Lovataraxx nous offre avec « Hébéphrénie » un disque à la schizophrénie la plus habillement dévoyée de la moindre parcelle de folie pour une implantation plus hédoniste (quand la martialité et la noirceur font partie de votre nécessaire de survie).

Gorge profonde de laquelle sort des mots à la froideur spectrale, rythmique déboussolée par le manque de lumière, Lovataraxx nous sert une cold wave apocalyptique, décrivant le monde entre poésie romantique et perspectives de la science-fiction moderne qui semble rattraper le présent en le dénaturant de son moteur, l’espoir.

Onze titres d’un mot (sauf « Ana Venus » à écouter sur une autoroute allemande sans aucune complaisance avec les limitations de vitesse) mais aux idées multiples, s’accordant autour d’une basse ronde et puissante. Mais la force de ce disque est de ne jamais nous faire danser sur les morts, mais de plutôt les ressusciter, d’essayer de voir avec eux si quelque chose de plus radieux pourrait se construire pour ne pas tomber dans un gouffre. Les références à Suicide, The Cure, DAF, Tuxedomoon ou Kas Product sont évidentes, mais le lien n’est pas parasité par un mimétisme castrateur, mais c’est presque une liaison charnel qui se fait avec ce passé puissant, sans pour autant que les français tentent de forcer l’inscription dans cette histoire, gravant, avec une justesse effrayante car inattaquable, le nom du groupe dans ce qui pourrait être l’un des endroits les plus indispensables du moment (Entendre « Hoop » et en mourir de plaisir).

Alors que la brume gagne du terrain, que le feu gronde, que la lave en fusion est à nos portes, Lovataraxx signe un disque au chaos maitrisé, à la rage froide, au talent immense. Un futur proche, un disque à vous rendre malade.




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