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Quand nous aurons suffisamment de recul, et que cette saloperie de virus ne sera plus qu’un lointain souvenir, il sera temps de faire un bilan. Pour le domaine politique et social, je laisse cela à ceux qui savent, pour le domaine artistique, je veux bien essayer de mettre mon grain de poivre, histoire de faire tousser tout le monde (Une façon de se rappeler de la pandémie (sic)). Car nous voyons émerger depuis le début de cette castration mondiale, des œuvres artistiques, pour le meilleur, mais aussi pour le pire (Netflix n’a pas toujours raison.). Dans le domaine de la musique après la vague des concerts à la maison qui permettaient dans certains cas de juger du taux d’imposition des artistes ou de découvrir l’imagination d’autres pour garder les spectateurs attentifs, nous avons vu arriver une première vague de chansons souvent malheureuses, puis avec le temps, une seconde vague plus féconde de EP ou même d’albums, conçus pendant le confinement (les anciens diront plus tard le premier, le vrai.) relatant ou non cette période. Ingrina a pendant cette période enregistré six titres, « Siste Lys », suite d’ « Etter Lys », mais pas seulement. Car « Siste Lys » se compose de trois nouveaux titres, mais aussi de trois relectures d’anciens morceaux, revisités dans l’atmosphère de notre repli obligatoire. Les six titres d’une densité sonore rare (on pense souvent à GYBE notamment dés « Slodity » ) devait recouvrir le bruit que produisait le silence de la rue, tentant de le terrifier, comme un exorcisme de notre propre peur du vide, du manque, de la solitude. Armé de deux batteries, trois guitares et une basse, le groupe avance en groupe, formant un tout, mais s’absolvant de ne pas distendre ses entités. Car ce qu’Ingrina tente avec « Site Lys » ce n’est pas de nous effrayer de ses voix tout aussi fantomatiques que débarrassées du fardeau du sens à donner, mais de nous arracher de notre propre racine qui semble s’être figée à jamais sous la contrainte que nous ne savons pas combattre autrement que par la résignation stérile. Ingrina nous offre une occasion en or de nous désenclaver, de nous expurger de notre réddition, en nous confrontant à l’autre, même si celui-ci doit nous fracasser la tête contre un mur du son. « Siste Lys » est un disque où l’ombre est un personnage essentiel, le noyau du disque, qui en fondant sous nos oreilles comme un metal en fusion, laisse entrevoir une lumière possible, une réincarnation ou au mieux une renaissance. Un disque de vie en cette période proche de la mort.




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