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On a tous connu le type que tout le monde trouvait cool, sauf les petits-fils à papa. Il était au fond de la classe au collège. Il était plutôt bon élève, il avait des supers T shirt sous un chemise grande ouverte, des cheveux longs et il écoutait des choses que les autres n’écoutaient pas, et il avait un groupe de rock qui jouait dans les bars du coin. Le son qu’il produisait n’était pas terrible (clin d’œil pendant l’introduction de « January Ends »), mais il avait un truc que nous appellerons plus tard le DIY, se foutant du son au profit de la chanson, surtout quand celle-ci allait droit au but. Ce « Bubbelgum » est un hommage à ce type qui n’a pas souhaité grandir, restant entre Sebadoh et Pavement (Mad Collège), s’autorisant des excursions vers un Nirvana (No Need To Sell It) plus connu. Ce « Bubblegum », c’est dix minutes de musique, cinq morceaux qui vont à l’essentiel, les installant dans un inconfort jouissif, misant sur une envie irrépressible de sans cesse revenir sur ces chansons. C’est un disque à vous faire detester les cours en vidéo, reclamant un prétentiel, un contact presque physique, même si dans la classe de Wondeflu, imaginé par le talentueux Half Bob, il y a de quoi avoir peur (je vous laisse découvrir via le clip du groupe). Un hommage a une époque bénie, loin de la gloire éphémère, de la discussion par le bout des doigts, plus proche du fond de la classe, la meilleure place pour une vue d’ensemble avec du recul. Un disque qui vous veut du bien.