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Avant Propos de Gdo :

C’est au hasard des notes de pochette du nouvel album de Manuel Bienvenu que ce nom est apparu : JL Prades. Ami de longue date de la maison ADA, il était presque évident de lui demander un papier sur GLO, un éclairage venant même de l’intérieur. Ce n’est donc pas tout à fait une chronique, mais le regard d’un musicien passeur d’émotion avec sa guitare et passeur musical quand il prend sa plume. Merci Jean-Louis


GLO, dernier album de Manuel Bienvenu est arrivé dans la boite à lettres hier. C’est une merveille de disque, une oeuvre magique, magnétique, marquante, qui réussit à faire cohabiter une ambiance solaire d’obédience West Coast (Gone with the Dishes) avec des humeurs un peu plus tourmentées tirant vers une fausse désillusion typiquement anglaise (les mélodies vocales qui ne sont pas sans rappeler Robert Wyatt, les sonorités très Caravan de Passing Shot, les éclats de cuivres de Cream and Chrome).

Superbement produit, subtilement arrangé, incroyable dans la richesse de ses timbres (un véritable musée du synthé a été mis à contribution : Arp, Oberheim (Lyle Mays serait heureux), Fairlight...) comme dans l’instrumentation foisonnante (batterie et percussion, basse ET contrebasse parfois au sein d’un même morceau voire d’un même passage, guitares (je fais une apparition sur un titre), claviers mais aussi, divers cuivres, bois, un vibraphone, une discrète pedal steel...), GLO réussit à conserver malgré l’appel à une dizaine de collaborateurs une unité de ton et d’intention impressionnante, sans jamais sombrer dans la redite.

En témoignent le titre d’ouverture (Camouflage) et de clôture (Aniconism), deux variations sur les mêmes éléments harmoniques. Le premier est la porte d’entrée dans GLO, passage d’un extérieur inconnu vers un monde intérieur luxuriant et accueillant, le second est le passage inverse, de cette serre chaude et étonnante que l’on vient de visiter vers cet ailleurs qui nous accueille à nouveau, dont on ignorait tout jusqu’alors et qui se révèle tout aussi foisonnant, très proche mais totalement différent. Une allégorie du grand jeu de construction du monde, et du plaisir que l’on peut retirer à manipuler les éléments pour leur donner la forme, l’apparence, le volume et la dimension que l’on souhaite.

Manuel Bienvenu est de ces démiurges qui savent comment créer un monde accueillant nos âmes l’espace de quelques dizaines de minutes pour leur apporter le réconfort et la beauté dont elles ont bien besoin.




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