> Critiques > Labellisés



Je ne sais pas où est né Mathias Imbert mais à la limite on s’en fout un peu. Ce que je sais c’est qu’il a beaucoup roulé sa bosse avant d’en arriver à ce disque. Il en a rencontré des olibrius , des escogriffes, des phénomènes. Et pas des moindres. Pour l’appuyer ici, l’aiguiller, le suivre sur ce projet on trouve aux fûts, Laurent Paris (croisé chez Facteur Sauvage et les frères Larrieux), le Boucanier Brunoï Zarn aux grattes, l’explorateur Mathieu Werchowski au crincrin et le chamane Oz Fritz à la mixette. V’là le gang !

Ce que je sais aussi, et surtout, c’est que Mathias joue de la contrebasse. Et qu’il chante ce qu’il écrit . Ou l’inverse, c’est selon !

A la sortie, on a un disque de "fureur et de joie", capable de "faire de la vie un feu de toi". De moi. De nous.

C’est un album englobant plus que global. Enervé, insurgé, exalté mais jamais anti. Chez Imbert Imbert on est plutôt pour. Ouvert à toutes les expériences, les influences.

Ainsi ça virevolte d’un jazz aux rythmiques acérées (le duo Imbert/Paris fait des merveilles) aux incantations Violent Femmesques très cabaret-rock, autour d’une prose de rocailles et de mots d’ordre vibrants (le flamboyant "tu manques à ma musique. La musique est ma vie" est si beau). Pas de ceux passéistes qui pullulent malheureusement sur le pavé, mais plutôt ceux qui projettent autre chose que de la bile noire. Ceux qui stimulent par leur énergie dévorante, ceux dont la beauté âpre bouscule les enjeux esthétiques musicaux et poétiques rentrés aujourd’hui dans le rang, réduits les pauvres à la peau de chagrin de vieux artifices cosmétiques. Non, ici pas de simagrées.

Chez Imbert Imbert on a de la poussière d’étoiles sous les croquenots et de la générosité à revendre.

Leurs chansons, visonnaires et mélancoliques autant que vénéneuses et libres, ressemblent à ces cabinets de curiosité, ces jolies déballages personnels que l’on découvre, que l’on fouille avide à la recherche d’une perle rare. Là franchement, il y en assez pour se faire un sautoir. Voire deux !

Oui, voici un disque à user. Pour les 300 000 ans à venir !




 autres albums


aucune chronique du même artiste.

 interviews


aucune interview pour cet artiste.

 spéciales


aucune spéciale pour cet artiste.