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En 1971, Pierre Groscolas chantait Fille du vent et du Soleil, et c’était alors un slow comme un autre, avec sa fonction déterminée dans les bals et boîtes de nuit. Pierrot connaissait ses Carpenters sur le bout des doigts, et savait parfaitement où il mettait les cordes vocales. C’était commercial, les chœurs éthérés et les reverbs infinies permettaient de vendre du vinyle. Mais il connaissait aussi Karen Dalton, et Sibylle Baier. Peut-être même écoutait-il Malicorne et Areski Belkacem. Enfin. J’aime le croire.

Dans les ambiances oniriques de La Reine garçon, il y a quelque chose d’un paysage sur lequel le soleil ne se couche jamais. Un peu de la Finlande de Mika Kaurismaki, auquel le groupe a emprunté son nom. Mais on perçoit une mélancolie tropicale, Astrud Gilberto semble écouter, allongée dans ces espaces, les chansons qui dessinent peu à peu la mer et ses rivages.

Fabien Guidollet et Delphine Passant aiment se mêler, tisser ce qu’ils sont. Ils le font par leur voix, leurs guitares, leurs regards. Enregistrées en prises directes, en extérieur, en lumière, pour mieux jouer avec le bord de la falaise, leurs chansons font l’expérience des limites. Elles caressent les lignes floues des corps qui s’approchent, quand les frontières apparaissent pour ce qu’elles sont : rien du tout.

Les paroles sont ouvertes, comme celles des contes, des mythes, sans narration mais tout en images, pour une écoute au-delà de la peau, toute en intériorité.




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