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On ne vous présente plus Ray Borneo, homme orchestre de chez Petrol Chips, tout à la fois architecte, maçon, électricien, musicien, auteur, compositeur et interprète. Certains le soupçonnent déjà n’être pas qu’un, d’avoir au minimum un double, lui permettant de se reposer, même si chez lui le repos doit consister à imaginer ce qu’il écrira le lendemain.

En cette période de repli sur soi, de coupure des liens, Ray Bornéo n’a pas eu d’autres choix que de ... créer. Là où certains en profitèrent pour se plonger dans le manuel du parfait bricoleur, lui a décidé d’encore et toujours nous ouvrir des espaces inconnus, de rêver pour nous.

Ce disque est déjà une exception pour sa durée et pour son format, qui ravira, j’en suis persuadé les geek qui auront conservé chez eux le premier Macintosh de la maison familiale, et qui seront grisés à l’idée de glisser une disquette pour faire sortir de cette machine du passé, un son venant de son futur.

Composés de 27 pièces musicales, « Modules » c’est 27 propositions d’histoire sans paroles, mais aux suggestions débordantes. Car le disque n’est pas là pour habiller votre intérieur pendant que vous serez au mieux en train de bouquiner, au pire en train de passer l’aspirateur silencieux dans la publicité. « Modules » s’imposent, vous offrant 27 plongées dans des univers divers et variées. C’est une prouesse d’attendre autant de fois le but de happer l’auditeur qui ne pense qu’à courir pour boucler le projet pour lequel son patron le rémunère, ou les achats de Noël. Futuriste et tournée vers l’espace, cette musique arrive à nous mettre en communion avec notre quotidien qui n’est pas encore celui de Cosmos 1999.

Tout à la fois mélancolique, euphorisante, dansante, enivrante, la musique de Ray Bornéo atteint ici une quasi-perfection, faisant entrer son auteur dans le panthéon de la musique instrumentale, pourtant déjà bien riche dans ce beau pays qu’est toujours la France.

« Modules » marquera bien plus que son époque, c’est un disque qui sans nous guérir de notre peur du futur, catalysera le maximum de nos désirs pour en faire un rêve toujours plus grande.

On imagine Ray Borneo dans une sorte de studio loin du monde, sans ouverture sur l’extérieur, mais une connexion presque musique avec l’univers.

On ne remerciera jamais assez cette pandémie après avoir écouté ce disque pas comme les autres, dont nous n’avons pas fini de faire le tour, et l’envie de vire avec.

Incroyable

PS : pour le moment les titres sont à retrouver de façon unitaire sur le bandcamp de Petrol Chips.Ils sont accaompagnés d’une vidéo. le but de la vidéo n’est PAS de promouvoir la musique. Elle fait partie de l’expérience.




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