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C’est une maison, enfin, nous devinons à peine. Deux faisceaux de lumière semblent s’y échapper. Une fenêtre et une porte d’entrée. Mais rien n’est assuré. Elle semble surgir d’une clairière non répertoriée, ou dernière trace d’une vie insulaire sur une terre qui pourrait se jouer des marées. Elle est plantée là, sur la pochette de « Vever », album signé Laura Loriga, chanteuse, pianiste et compositrice italienne vivant aux Etats Unis. Est ce un hasard tout ce mystère ? Je ne suis pas persuadé à l’écoute des neuf plages intenses de « Vever ». Dans chaque morceau, se cache un mystère, que nous tenterons de percer une fois le charme des morceaux ayant perdu cette force d’attraction vertigineuse de la première rencontre. Si on retrouve la grammaire parfois complexe de Radiohead, ou des évidentes gémellités avec Portishead (Balmaha), c’est plus dans les plaines immenses de la Scandinavie ou de l’Ouest américain qu’il faut chercher le souffle de ces chansons prenantes (« Citizens » en est l’exemple.). Venant de la tradition haïtienne, « Vever » est le titre évident d’un disque qui n’a de cesse de nous marquer au fer-blanc, de faire de chacune des chansons un rite de passage vers une félicité possible, du moins espérée. Depuis Aldous Harding, je n’avais pas eu un tel choc, celui d’un univers propre et attirant. Laura Loriga habite une maison dans la brume, mais telle une luciole enchanteresse (Passes the Flame) elle nous guide, faisant du frisson le carburant nécessaire. « Vever » est un très grand disque, une lumière dans ce monde obscur. Chef d’œuvre.




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