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Dès la pochette de ce premier album de Venil (groupe originaire de Bayonne et composé d’Alan Billi, Mikel Perez and Txomin Urriza) les bases sont posées. Un homme, l’échine courbée, semble faire face à une pollution et une chaleur inconfortable, une chaise en plastique posée derrière lui comme le vestige d’une époque révolue, semblant impossible à rejoindre pour s’y asseoir, comme si l’effort à fournir et l’inconfort de s’y poser ne pouvait se concevoir.

Avec ce nom d’album (My Fears Are Not Strong Enough To Save Me) composé avec le titre des neuf morceaux du disque, il n’y a pas d’ambiguïté, l’apocalypse a eu lieu, et Venil nous en retrace non pas les causes (ce serait aussi bête que de te faire annoncer le cancer qui va vous foudroyer le lendemain matin), mais plutôt les stigmates et les conséquences. Donc préparez-vous à une descente aux enfers, de donner à vos oreilles la nourriture d’un compteur geiger, mais en même temps, de déceler ici et là, les matériaux pouvant permettre d’espérer la construction et la stabilisation d’un nouvel edifice, piochant dans ce que le passé été encore capable de nous donner. Entre un NIN sans la radicalité dans les fréquences et une sorte de Nick Cave qui déciderait d’entamer un combat homérique avec une destinée répugnante (Not), Venil donne à notre saccage collectif un caractère irrémédiable, et qu’il est peut-être temps déjà de penser à l’après, dans le feu, la fumée, le bruit et la torpeur. Ce sont les suites d’un suicide collectif sous le haut patronage de Martin Rev et Alan Vega dans le coma. Rester debout.




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