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Autodidacte, Jairus Sharif, est un multi-instrumentiste nous arrivant de Calgary. Apôtre d’une construction devant quasiment tout à l’improvisation, ils s’émancipent tour à tour de l‘abstract-hip-hop, le skronk cosmique, le jazz outsider et la philosophie post-punk DIY. Depuis deux ans, Jairus a entrepris un travail quasi-obsessionnel, l’éloignant du commun des mortels, pour mieux les extirper de leur quotidien par la suite. Car « Water & Tools » est une drogue, ni dure ni mortelle, mais l’album à la faculté, tout au long de neuf titres, de nous élever, non pas intellectuellement (il y aurait du travail.) mais psychiquement et physiquement. Les onze minutes de « Humility », le titre phare et monstrueux qui ouvre l’album, forment un titre qui dépasse l’entendement. Chahuté comme dans une coque de noix qui tenterait la traversée de l’Atlantique. Ici, l’improvisation a des allures d’un classique sur une épopée. Cette entrée ne sera pas suivie comme il se doit, mais comment pouvait, il en être autrement. Comme une exaltation de nos sens les plus aigues, Jairus Sharif s’amuse à s’inventer une forme de bestiaire, ou à nous parler d’un futur lointain, laissant la "tribalité" d’une peuplade la plus reculée, dévaler dans les rues d’une mégalopole désertée par cet incendie sonore, mais pas totalement destructeur. Avec cette sorte de corne de brune qui comme un fil d’Ariane nous emmène de titre en titre (à moins que ce ne soit le signal sonore de notre coque de noix en perdition) Jairus Sharif installe un unique point de repère dans cette plongée dans l’inconnu. Perturbation jubilatoire des sens.




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