En décembre dernier, nous évoquions – au travers de “Mascettinoise”, très bel album de post-rock synth-drone enregistré par le guitariste Francesco Giudici et l’électronicien Daniel Drabek – le travail d’orfèvre du producteur turinois Marco Milanesio, qui poursuit en parallèle, et ce depuis les années 80, une riche carrière de musicien touche-à-tout. Après avoir cofondé le label HAX, œuvré sous l’alias DsorDNE (prononcez Disordine) et collaboré avec Fabrizio Modonese Palumbo et Paul Beauchamp, il devient en 1999 9cento9.
Vingt plus tard, les vagues, la houle, l’air salin lui manquent alors Marco Milanesio se lance dans la conception de “Come il mare dentro” qui, en sept plages instrumentales réverbérées, nous invite à plonger dans les abysses d’une rêverie mélancoliquement lumineuse, convoquant synthétiseurs translucides et basses bourdonnantes, parfois soutenus par un beat vaporeux, et c’est ainsi que l’on se retrouve flottant entre deux eaux gravitationnelles, comme si David Lynch avait pris les commandes du groupe My Bloody Valentine – à ce titre, “Come rotte ripercorse” se fait le sommet d’un album aux cimes profondes, qui tutoie le chaos sans en faire un viatique. Car tel est l’océan : imprévisible, à l’instar d’un “Sotti il blu” sourdement bruitiste ou de “Un mare dentro”, ballade électro dark qui laisse entendre une voix humaine testamentaire et conclue un album fascinant.