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Dix années séparent le premier album des tourangeaux de Moonjellies« Inner, Anger, Feather », chroniqué en son temps sur ADA, qui en relevait l’inventivité, la fougue et une aisance mélodique back from Covent Garden – de son ambitieux successeur au libellé taquin – « Small Talk », sans rapport aucun avec la prolixité du talentueux quintet –, dont la ballade planante (dans les deux sens du terme) « Walled In Head », duel de vocalises aériennes et de guitares électriques entre le Floyd et le Loner, figurait sur le volume 59 de nos compilations bien aimées.

Oui, Antoine Chaperon (guitare, claviers), Daniel Idrovo-Mora (batterie, percussions), Damien Morisseau (guitare, chœurs), Guillaume Padiolleau (basse, chœurs) et Julien Schmidt (chant, piano, guitare) ont pris leur temps pour bâtir un album à l’ancienne, pensé pour l’auditeur, structuré et séparé en son milieu par un court instrumental pianistique, « I Thought They Were Dead Trees » - il s’agit de reprendre sa respiration entre deux salves de chansons épiques et néanmoins délicates, rehaussées par des arrangements de cordes et de cor jamais frimeurs.

Avec « Small Talk », le label caennais WeWant2Record, maison mère de Beach Youth, Concordski et Trhotski Naughtique (Trostki Nautique en mode super salace), enrichit son catalogue avec un album intemporel, que l’on pourrait imaginer être enregistré à Laurel Canyon, avec Neil Young à la six cordes et les types de Midlake aux chœurs. Si tout commence par un « For A While » minimaliste, piano-bar et voix, les morceaux qui suivent – y compris les titres midtempo, sommets de grâce et de mélancolie – font feu de tout bois, dans un registre hybride, racines mélodiques 60s, swing psychédélique 70s, citations yacht rock 80s, mais cohérent, parce que savamment dosé et maîtrisé à la perfection, jusqu’à la fin et un « Timeless Love » beau et triste comme un jour sans gelée de lune : à écouter absolument.




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