Pierre Bachelet peut aller voir si Emmanuelle est toujours aussi ouverte au dialogue, « Cavalcade » le EP du trio post-match-rock Charbon, est une séduisante plongée dans les méandres d’une mine qui va donner un coup de pelle à ses « Corons ». Je ne sais pas si le groupe est du Nord (il est difficile d’extraire de la mine d’informations qu’est Internet, des infos sur le groupe.), mais la façon dont il remonte de son puit les six morceaux de ce EP, montre qu’il a compris, ou tout du moins su traduire, le travail des gueules noires. Charbon s’inspire de Jules Sottiaux, mineur poète Wallon, qui en poétisant le travail du mineur, ne rendait pas plus son travail supportable, mais lui conférerait une dimension, une force loin du noir, plus prêt du cœur et des âmes. Les morceaux traduisent tout à la fois la tension que devait ressentir les mineurs au moment de descendre, la puissance des éléments, mais aussi les pensées légères quand le mineur s’autorisait à penser à la fin de sa journée de travail ( Tutti Frutti). Totalement instrumentaux, ils sont les maux d’une profession révolue, mais qui laisseront une trace indélébile dans la culture d’une région, et pas seulement à la mi-temps des matchs à Bollaert. Un disque ardent.