Après le Panier de Fruits salué ici, le meilleur nom de groupe du monde pour ma pomme, étant à mes heures le roi de la procrastination, est de retour avec un disque au titre aussi énigmatique que les choix de carrière de Laurent Blanc. 1054 Km. J’ai cherché, comme si cette distance pouvait être un marathon naval, la distance entre deux lieux mythiques, le chemin qui éloigne une influenceuse de l’intelligence (l’échelle n’étant là pas la bonne du tout). Je n’ai rien trouvé. Pendant cette recherche, les cinq titres furent avalés avec une gourmandise non feinte, comme si le panier de fruit ne m’avait pas rassasié. Et pourtant, l’ouverture (Snare) pouvait nous laisser à penser que commencer par une pièce montée pouvait rester sur l’estomac avant d’arpenter cette distance énigmatique. Mais c’était sans compter sur la finesse du duo Seb et L’Austral. Car dans cette forme de capharnaüm sonore se cache de la dentelle musicale, jouant avec la rythmique pour mieux nous hypnotiser, tandis que les guitares et les claviers transfigurent l’espace, l’occupant en prenant soin de tenter de gommer les fractures au profit d’une linéarité quasi-mystique. Nous savons que les distances se réduisent dans notre monde, mais demain sans faute parvient à nous faire faire un pas de côté, nous permettant de mieux apprécier deux choses que 1054 km traduit à merveille, l’horizon et le panorama. Une leçon photographique via une musique quasi-cinématographique.