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Le mois dernier, nous évoquions avec enthousiasme La buée sur le carreau (« Gros petit coup de cœur pour cette petite chanson toute mimi ») qui, dans une mise en scène vidéoclipesque tendre et mélancolique, évoquait tout autant Camille que Gisèle Pape : l’heure est venue de se plonger dans le premier album de Sarah Amiel, publié par le label montpelliérain L’Oreille Tendre, qui héberge également Marie Noir et Roux Matins. En dix compositions soyeuses portées par un chant délicat, espiègle et précis, dont le phrasé parfois rappelle Mathieu Boogaerts, Par le hublot – au travers d’une production feutrée et néanmoins riche d’arrangements malicieux (guitares folk frottées du bout des doigts, claviers pointillistes, nuages de percussions) – décline avec générosité la prédilection de Sarah Amiel pour un universel métissé. Ainsi, Des refrains se nourrit de bossa-nova, le syncopé Pour toi flirte avec le jazz et le reggae, tandis que la charmante comptine L’ennui à deux se pare d’un ternaire qui fleure bon les valses d’antan. Sur les réjouissants J’voudrais qu’tu veux et Rendez-vous, la multi-instrumentiste Oriane Lacaille se joint à la fête des sens (et du sens : les textes ciselés sont une merveille d’optimisme et de bienveillance, même si ici et là Sarah Amiel nous suggère que rien n’est jamais parfait), pour un voyage en terres créoles – la maloya, dont l’entrain est irrésistible. A l’écoute de Par le hublot, l’on se surprend à sourire ou s’émouvoir ou fredonner ou taper du pied, et quand avec douceur Dimanche referme un album délicieux de bout en bout, je n’ai qu’une chose à dire : j’adore ce disque.




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