Il va faire tout blanc... C’est avec cette intro un brin trompeuse qu’ Alber Jupiter annonce la couleur de ce nouvel album, cinq ans après We Are Just Floating Into Space, travail inaugural du groupe breton formé en 2017. Et c’est plutôt vers les ténèbres que le duo basse batterie rennais va nous emmener, à la manière d’un Charles Marlow, au fil de quatre longs morceaux où la répétition est de rigueur.

Le court morceau introductif débouche sur une composition lumineuse et accessible, simpliste mais efficace, qui trouverait sa place sur un As the Love Continues de Mogwai. Les followers récents du légendaire groupe écossais apprécieront.

C’est après que Puis vient la nuit devient vraiment intéressant, une fois que Pierre a décidé (apparemment contre son gré) que ça n’allait pas être tout blanc. Alber Jupiter fait ici à la fois un clin d’œil à Über en colère, morceau le plus réussi de son dernier album mais aussi aux Lillois de Oui mais Non qui nous avaient livré le magistral Des Engins en 2015 (Il doit d’ailleurs rester quelques exemplaires dans la gabu distro, n’est-ce pas Bala ?) On est entraînés dans un univers dark psyche hypnotique pendant plus de dix minutes puis on se retrouve au catalogue de Kapitän Platte plutôt que chez Slint dans un quatrième morceau à l’ambiance graduellement oppressante au titre évocateur : Captain Captain.

Puis vient la cinquième planète du système solaire, le morceau à l’ambiance onirique qui sait être à la fois lumineux et crépusculaire, exercice discordant dans lequel le groupe excelle. Un morceau cinématographique comme pouvait l’être celui d’un autre duo basse batterie d’Annecy, Nevraska, lorsqu’il concluait son I Left Work on my Way Home December 1st 1955 par le glorieux Themis.. En terminant cet album par un morceau de ce calibre, Nicolas Terroitin et Jonathan Sonney nous invitent dans leur atmosphère jovienne « shimmerisée ». Welcome aboard !

Gabu distro : https://gabuzomeu.1fr1.net/t913-distro-mailorder-gaburecords#19501