Label manageuse (elle s’occupe notamment des albums de Pollyanna en Allemagne.), fondatrice de son label Solaris Empire, organisatrice de soirées berlinoises courues, Kitty Solaris est aussi, et c’est ce qui nous intéresse ici, une musicienne, non pas de chambre, mais de cuisine. C’est dans celle-ci qu’elle concocte ses morceaux, remplaçant les ingrédients, casseroles et autres couteaux par une guitare électrique et des mélodies implacables, qui se sont infiltrées chez elle par le biais des disques de Sonic Youth du Velvet Underground ou de Cat Power. James Bond est un disque new-yorkais, comme il est de bon ton de replacer des disques dans la catégorie Berlinoise et de son studio Hansa. Disque de la Grand Pomme, enregistré à Berlin avec la complicité d’un producteur Australien, Damian Press, le tout enregistré dans un studio au nom impeccable, Neon Nursery, il n’en fallait pas plus pour éveiller plus que de la curiosité.
Si je devais résumer ce disque pour ma petite personne, je dirais que James Bond est la quintessence de ce que j’aime en musique, et que Kitty Solaris qui semble bien cacher son jeu entre détective et agent secrète, a percé le mur de mes oreilles, flinguant mon cœur en prenant possession de mon ordinateur central, et cela, pour de longues et longues semaines. Car James Bond (rien que la chanson titre qui sert de single vaut de se lever le matin pour l’écouter en boucle) est LE disque qu’il faut à CE moment précis, véritable agent qui double la morosité par une pop rock indé dans ce que l’alliage a de plus profond (amis des années 80 90, levez vous, un apôtre est de retour). Mélangeant mariachi, dream pop des années 80, funk (Follow The Beatniks), emmenant un classique de Robert Palmer dans des cieux nouveaux, ouvrant le plafond e sa cuisine pour un hymne que Marine Tondelier finira par échanger contre sa veste verte élimée (Ayahuasca), Kitty Solaris nous offre une plongée emballante dans son univers. Abordant des sujets aussi divers que la paix sans tomber dans la sucrerie caramélisée, ou l’amour pendant la guerre (Lights Out) , Kitty Solaris empreinte les ellipses de ses inspirateurs, réussissant le parcours parfait d’un disque impeccable de bout en bout. A thousand leaves delicious.