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Dans un album de Stupeflip, une voix presque apeurée lance un « qu’est ce que c’est que ce truc » alors qu’un son recouvre le silence comme une vague fille d’un tsunami recouvre les terres. Cette phrase, je l’ai fait mienne à l’écoute de Horreur Sympathique, nouvel album de Tom Bodlin (le cinquième).

Le dispositif est celui-ci. Un saxophone autant vecteur mélodique, que poseur de piège sonore. Un accompagnement (les arrangements diraient les tenants de la normalité.) trouvant sa source dans les sensations enfantines traduites par des objets personnages, se reprochant des travaux inestimables de Pascal Ayerbe. Un casiotone pour mettre la pulsion de vie d’un robot sous acide conduisant un tracteur. Un poète, en l’occurrence Baudelaire (Les Métamorphoses du Vampire, Horreur Sympathique, Le Serpent Qui Danse) afin de plonger ses mots dans un réceptacle piquant et nappé d’un vitriol bienveillant. Et puis, de la folie (Courrir à l’Envers devrait casser les vertèbres raides de Bruno Retailleau, mais également les ayants droit de maître Capello). Une folie douce mais affirmée de l’auteur, qui entre free-jazz, techno hybride et chanson française dans les abimes d’une faille qui verrait l’hexagone coupé en deux (écouter La Paresse et vous dire que le temps d’en finir avec le culte de la performance est arrivé, et que le bonheur collectif devrait être notre nouveau PIB) se fraye un chemin, taillant son passage avec son saxophone et sa voix qui oscille entre celle du nouveau pensionnaire d’un CMP et celle du conteur d’histoire employé sur un bateau à voile pour raconter des histoires aux enfants encore plus effrayantes que la tempête qui s’annonce. Attentat à la pudeur comme dit le morceau, je vais plutôt dire attentat contre le conformisme pour l’ensemble de cette œuvre qui combat le conformisme avec poésie...et folie.




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