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Désormais installée dans le 20ᵉ arrondissement de Paris, la multi-instrumentiste Mirabelle Gilis a la pérégrination dans les veines, à l’image d’un parcours qui l’aura menée du conservatoire de Toulouse aux cafés concerts d’Istanbul, mais également à Saint-Pétersbourg et à Brest, où, participant aux albums Mammifères (2016) et Les Rescapés (2018), elle collaborera avec Miossec et cofondera le groupe Les Amirales. S’il est temps pour elle de voler de ses propres ailes, son cher violon en bandoulière, c’est (très bien) accompagnée qu’elle se lancera dans la composition de Rivière, son premier EP. Miossec lui offre le texte du poignant La Prunelle de ses Yeux, ritournelle tragique sur fond d’arpèges synthétiques, de basse ronde et de batterie feutrée, soit une collusion de sonorités modernes et d’atmosphère 60s qui rappelle certaines chansons de Benjamin Biolay, tandis que Marcel Kanche (CV long comme le bras, pas la place ici pour détailler) participe à l’écriture de Le Bruit de l’Absence, mid tempo aux cordes ondoyantes, et pose les mots de Rivière, merveille de synthpop shoegaze. Pas en reste, après tout, même si elle a invité pléthore de musiciens, c’est elle qui est à la barre : Mirabelle signe l’intense et crépusculaire N’Oublie Pas et ajoute un instrumental au titre rêveur (L’immensità – il faut dire que le EP a été conçu, outre à Brest et Saïgon, dans le sud de l’Italie, à Santa Maria di Leuca : le goût du voyage, on vous disait), qui évoquera Yann Tiersen tout autant que Craig Armstrong. Rivière, finement produit et arrangé, fait cap vers la mélancolie mais sait transpercer la grisaille qui l’accompagne – gris noir, gris cendré, gris bleu, gris acier, gris liquide ou gris brumeux, quoi qu’il arrive, gris beau. Très prometteur.




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