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Tanzwelle. Traduction approximative, que Lionel Laquerrière et Marie-Céline Leguy me pardonneront : vague dansante ? danse d’ondes ? L’intitulé du nouvel album de Geysir effraiera l’auditeur martyrisé par les opus récents de JB Dunckel (le cheap en chef Möbius Morphosis) et Mondkopf (le soporifique Waves – Selected Works), destinés à illustrer des pestacles de danse (dont l’un, d’une pauvreté sans égale, fut diffusé en mondiovision à l’occasion du Panem et Circenses qui fit tant vibrer nos patriotes à affection variable) : quoi, encore un disque français de musique électronique qui parle de danse ??? Oui, et non, j’en sais rien, et puis commencez à l’envers l’écoute du second disque de Geysir, duo non pas formé en Islande (la mère patrie des geysers) mais sur les cendres du groupe vendômois Nestorisbianca (sachant qu’en outre Lionel est fine gâchette auprès de Mesparrow, Yann Tiersen ou encore Rubin Steiner). Oui, vous m’avez bien entendu, à l’envers : lancez le huitième morceau, respirez, expirez, c’est parti, Tanzwelle. (…) BIM, non ? D’une classe folle, volutes arpégées et lent crescendo, cet instrumental bleuté veiné de krautrock évoque tout à la fois Vitalic, John Carpenter et le film Blade Runner. Imparable. Il est temps de se remettre à l’endroit. Ou du moins, à l’envers d’un morceau qui nous aura mis à l’envers. S’ouvrant sur le magnétique No Fear, Tanzwelle et ses huit compositions déroulent un tapis d’ombres à une certaine idée de l’électro, transeuropéenne (pas pour rien que Marie-Céline interprète en allemand l’excellent Mit Dir Allein Sein – sommet, six minutes de pesanteur extatique), dark, minimaliste et émotionnelle (on pense à Scratch Massive). Si l’on est moins convaincu par certains morceaux, tels Open Bay et Freaking Love, un chouia monolithiques et que l’on eût aimé voir moins chantés, la ritournelle électromaléfique Fresque mettra tout le monde d’accord : très beau, tout autant que le shoegaze de Love Words, où l’on s’attend presque à recevoir la visite d’Elizabeth Fraser, et le lysergique Celebration, au magnifique final stellaire. De par son atmosphère cotonneuse striée de fulgurances sonores et mélodiques, de synthétiseurs analogiques au bord du spleen et de boites à rythmes préhistoriques, de basses rondes, de guitares pointillistes et de mandoline, Tanzwelle confirme l’excellente surprise que fut Malsamaj et place le duo Geysir au centre de la map de l’électro hexagonale. A suivre absolument.




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