Malicieux Tituba qui nous enjoignent à apprécier le paysage, juste avant de nous installer aux commandes d’un dragster sans freins, sans volant, sans ceinture de sécurité et surtout sans œillères, fonçant tout autant sur le fil du rasoir que sur l’autoroute du rock’n roll, dans une déflagration sonore aussi jouissive que lettrée. En effet, les cinq compositions du premier EP de Tituba, enregistrées à Poitiers au Confort Moderne, s’avèrent bien plus complexes que leur enrobage hardcore noise ne le laisse présumer : Jérôme (guitares, chant), Damien (basse, chant) et Max (batterie) puisent ailleurs leur énergie, notamment dans le math rock et le post-punk 00s, adjoignant à des structures parfois complexes arythmies, lignes de basse volontairement linéaires, motifs de guitare répétitifs et d’étonnants passages mélodiques rappelant Bloc Party (l’introductif Run) et Interpol (le sinueux Final Call, tout en ruptures de ton et de flux). Si le cœur sombre d’Enjoy The Landscape est (hard)(post)core – l’ébouillanté My Lai, ainsi que No Way Home peuvent en témoigner –, son esprit fureteur n’hésite jamais à s’aventurer en terres expérimentales, nous permettant finalement d’oublier l’absence de freins, de volant, de ceinture de sécurité et de pleinement profiter du panorama. Enjoy ? Carrément.