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Quatrième album pour le multi-instrumentiste manceau Bertrand Régis, que la maison mère ADA suit attentivement depuis l’inaugural J’ai Joué Dans Deux Films (2016). Avec son nouvel opus, enregistré entre Sarthe et Ille-et-Vilaine, Belacide confirme sa prédilection pour la mise en scène du chaos ordinaire, posant mots et maux sur des instrumentaux inventifs, dont les longues introductions permettent à l’auditeur de s’accoutumer à l’univers miniature qu’il visitera, guidé par une narration chantée, parlée, murmurée d’une voix paisible et feutrée, voix qui s’autorisera néanmoins quelques embardées, à l’instar des chœurs joyeusement épiques du réjouissant Dessine des Carambars, mix improbable de pop new wave folk lo-fi rappelant Garden With Lips (le sens du bricolé) et Arnaud Le Gouëfflec (l’application jusque dans l’espièglerie). Si, de manière générale, le parti-pris artisanal – boîtes à rythmes, synthétiseurs cheap, sonorités volontairement cracra – fait mouche, l’on ne peut que louer la (grande) place donnée aux guitares. En effet, cette façon de jouer les accords en ne frottant que les cordes du bas nous ramène aux riches heures du lo-fi 90s, celles de Smog et Lou Barlow, mais Bertrand et son compadre Arnaud Plessier font également des merveilles lorsqu’ils arpègent ou harmonisent des motifs répétitifs, comme sur la poignante rengaine Les Plus Beaux Mots du Corps (dont la mélodie vocale a un petit quelque chose de Gainsbourg), La Grâce (plus proche de Dominique A. ; impeccable final psychédélique) et le conclusif Cette Clarté d’Hiver. Blindé de trouvailles sonores – les claviers saturés de Ouverture, l’effet chorus sur certaines parties de guitares, les sifflements à la Andrew Bird de L’Eau du Vase et la basse répétitive sur On Compte Quoi ? (qui à mi-chemin vire kraut, très chouette) – Au Départ ne manquera pas de ravir les amateurs de chansons transverses.




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