Commencer sa carrière avec un album (F.L.A.R.E.S.) produit par Robin Guthrie des Cocteau Twins (le lectorat d’ADA n’était pas composé de perdreaux de l’année, je vais éviter de vous rappeler qui est ce groupe, pour les jeunes, c’est pour vous l’occasion de vous plonger dans les archives de YouTube.) devait, à priori lancer la carrière des Toulonnais de Boreal WOoD. Sauf qu’il faudra attendre neuf ans pour qu’une suite voie le jour sous la forme d’un EP cinq titres. Le duo est toujours composé d’Eliz Cervetti et d’Anthony Herbin (deux voix comme nous arrivant des 90’s bénies, comme si Dale Grundle et Brian Molko s’accoquinaient avec Belly ), et a même mué en quintet, gonflant le son, sans jouer des muscles. Il en résulte un EP accrocheur et addictif, laissant au clavier de Charlie Maurin le rôle de mettre des nappes fines et voluptueuses qui ne recouvrent pas les morceaux, mais les enveloppent. Heart Gone, qui ouvre, en dit long sur la puissance du quintet, jouant avec un mur sonore sans fragmenter l’ossature. Forest s’impose comme la chanson titre d’un film qu’il resterait à écrire. The Writer caracole déjà en tête des charts d’un collège radio américain dans un nouvel épisode de retour vers le futur, comme un hymne qui ne demande qu’à exploser sur scène. Avec Signs et Under The lighthouse des vapeurs lynchéennes amples et mystérieuses foisonnent (comment ne pas penser à Chromatics sous amphétamine). Pour les noces de faïences de ce premier album, Boreal WOod aurait pu se briser et se fracasser, au lieu de cela, le groupe nous offre un disque, empreint de nostalgie pour votre serviteur, et remplis d’un souffle qui doit les interdire de ne laisser encore aussi longtemps sans eux. Un des EP de cette année.