Les rencontres au sommet accouchent souvent d’une souris comme disent les membres de la maison Felix (the cat). Chacun épuisé par son escalade pour attendre le sommet, ne donne alors que l’énergie du désespoir, qui ressemble à cette course effrénée d’un défenseur central qui tente après le lob de son gardien, de ne pas donner au ballon le droit de franchir la ligne fatidique, avec la conviction qu’il n’y arrivera pas, mais il faut savoir mouiller le maillot.

Sur le versant Ouest, Médéric Gontier, guitariste émérite chez Tahiti 80 nous arrivant de Rouen. Sur le versant Est, le Vosgien Julien Bouchard qui nous n’avons pas besoin de vous présenter si vous parcourez régulièrement les pages d’ADA. Point de jonction de ces deux-là, l’excellent label belge Hot Puma Records qui sait guetter sa prise avant de nous la proposer, faisant de chaque sortie une réussite implacable.

Dans un commun accord, les deux musiciens décidèrent de ne pas attendre les hauteurs, prenant leur quartier d’été dans une forme d’estive musicale, tentant de reconstruire un gîte à l’abandon, plaquant sur les murs leur savoir-faire, leurs envies. Paré pour le combat, en pleine action et non pas comme le Morrissey du Boxers, les deux musiciens en décousent alors avec ce terreau sur lequel ils font pousser leur musique, les 90’s. Et la plantation qui alimentera ce lieu de communion est une divine surprise (mais en doutions-nous suite aux états de service des deux musiciens ?).

De l’addictif J’ai tendance, en passant par l’addictif Suis moi, puis l’addictif Dents Longues, l’addictif De Fou pour finir par la démo de l’addictif Askip, vous aurez compris, ici on ne fait pas pousser des légumes, mais une production qui répond et engendre l’addiction. Car non, le chroniqueur n’a pas oublié de faire passer une IA sur son texte afin de gommer les répétitions, quitte à rendre cela comique. Non, car ce voyage avec Faïence est sans retour, ou plutôt sans départ, sauf peut-être vers la suite qui s’annonce déjà avec Askip.

Arrivé comme par effraction en cette fin d’année, Tendance, que nous n’oublierons pas de ci tôt, est une lettre d’amour qui comme un uppercut nous sonne. L’arbitre pourra s’obstiner à compter jusque 10, nous savourerons avec un sourire beat, les étoiles qui trônent et farandolent autour de notre tête. Un sommet dans les rencontres musicales d’ici.