En ces pages, il y a un an pile, nous évoquions le dernier opus de Christian Goldorakhmaninov as known as Ultrateckel : il s’avéra qu’Anticyra était un work in progress, les huit compositions initiales se voyant au fil du temps adjoindre dix-huit nouveaux titres (dont des versions revisitées), et nous voilà donc en ce printemps naissant avec un double album d’instrumentaux rêveurs, de ballades lo-fi et de montées de sève grunge punk – pour faire simple, imaginez ce que pourrait donner un croisement entre les Palace Brothers de There is no-one what will take care of you et Soundgarden. De l’inaugural blues Ankh à la pesanteur sombre de The Rain Of Forgery, en passant par le désaxé Greenman (théâtralité à la John Lydon) et l’electroclash It’s Raining On The Outside Of Time, Ultrateckel assume complètement son approche DIY, à base de boîtes à rythmes qui jamais ne cherchent à se faire passer pour des batteries, de guitares saturées délivrées du bavardage rock, d’accordages approximatifs et d’arrangements au tempo flottant. L’essentiel est ailleurs, soit dans une interprétation sur le fil du rasoir : ça vient des tripes, ça secoue, ça saigne, et ce jusque sur les morceaux plus calmes, que l’on sent infusés d’intranquillité. Intense.