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Mais dans quelle high school américaine – perdue au fin fond d’une faille spatio-temporelle – me suis-je égaré ? Neptune (Veronica Mars) ? Middlesex (Donnie Darko) ? Rydell (Grease) ? Il faut dire que le quatrième album des Sunflower Bean s’avère être un bien étrange crossover : le trio new-yorkais – fondé en 2013 par le guitariste Nick Kivlen et le batteur Olive Faber, rapidement rejoints par la bassiste Julia Cumming – délivre une sorte de pop folk baroque, que plombent des mélodies étrangement emo (le refrain de Champagne Taste), une section rythmique plan-plan (bien que le parti pris d’une production mate soit intéressant) et d’affreux solos hard rock surgis de nulle-part (Nothing Romantic). Alors certes, tout n’est pas à jeter sur Mortal Primetime, à commencer par le conclusif Sunshine (oui, le meilleur morceau est à la fin), pur exercice de shoegaze groovy, un hommage au genre, mais pour quoi faire, alors que le reste du disque est constitué de titres vaguement catchy (en tête, Take Out Your Insides et son intrigante intro en fade in, original), de ballades lounge (I Knew Love, interminable) et de mignardises sans intérêt (Please Rewind) ? Vous me direz, le visuel (kitsch) de l’album et le patronyme (kitsch) du groupe (soit la contraction de sunflower seed et de coffee bean ; Nick kiffe les graines de tournesol, Olive le café, bim bam boum, nom de groupe trouvé !) auraient dû me mettre la puce à l’oreille : le monotone, fade et peu inspiré Mortal Primetime n’est rien d’autre qu’une énième bande son de teen movie – registre que par ailleurs j’affectionne, sauf à considérer que même dans un pays où la fin de l’adolescence se veut l’acmé de toute existence, il faut savoir quitter les bancs du lycée.




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