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Chronique tardive, Glutton for Punishment est sorti en février dernier et – depuis – je tourne autour. Il y a que pour un hypocondriaque, le patronyme de la londonienne Josephine Orme, tiré de la maladie parasitaire dirofilaria immitis, fait flipper : des vers dans le cœur, sérieux ??? Vous me direz, Heartworms, c’est également le nom d’un album des Shins, publié en 2017 : depuis, aucune nouvelle du groupe d’Albuquerque, un hasard ? Hum hum. Toujours est-il qu’il y a dans les neuf compositions de cet opus inaugural un truc poisseux, certes sémillant (Jojo O s’y connaît en groove – confère Mad Catch et son mood Baxter Dury), mais réellement anxiogène : si Heartworms, par sa sophistication et son éclectisme décomplexé, rappelle St. Vincent, elle en serait la petite sœur gothique punk synthétique, teintant ses chansons paradoxalement lyriques (le refrain choral de Warplane) d’électro minimaliste impétueuse, comme pour mieux souligner l’urgence d’une jeunesse qui passe (toujours) trop vite. La production signée Dan Carey foisonne mais s’astreint au cold – toutes sonorités bleu acier mettant en relief le chant habité de Jojo, entre PJ Harvey (flagrant sur Celebrate, sommet) et Alison Mosshart. Morceau de choix que le tubesque Just to Ask a Dance, qui vise (un peu trop fort) stades, charts et tapis rouge (sang) ; touchante la conclusion épurée, chill et folk Glutton for Punishment, étrangement soulignée par des grésillements incongrus, qui sonnent faux eu égard à l’apprêt de l’ensemble. Entre les deux, mon cœur (bouffé par les vers) (et les verres) balance : la Jojo bravache aurait peut-être dû laisser plus de place à la Jojo fêlée.




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