En 2021, Tardis sur Never Grow Up affichait une volonté farouche du refus de grandir que l’énergie pop-rock intense du disque matérialisait pleinement. Quatre ans plus tard, le titre du troisième album du quatuor du Grand Est laisse à penser que le temps les a peut-être rattrapé, et même peut-être un peu dépassé.

Pourtant dès les premières notes de How to Blow Up a Timeline, l’énergie power-rock est intacte et ne faiblit pas jusqu’à Crocodile en exprimant ouvertement une farouche volonté d’en découdre avec le monde qui nous entoure en passant notamment sur Your Princess is in Another Castle à la moulinette le mythe de la princesse attendant son prince charmant. Une efficacité redoutable que l’on retrouvera sur toute la durée du disque (Update Profile Picture, Kill All The Bees, Lights Out).

L’ambiance s’apaise sur ---Cut Here--- puis sur Badlands, où le versant plus pop et apaisé du groupe prend toute sa mesure, laissant aux deux voix toujours aussi distinctives (féminine et masculine) le temps de se répondre et d’incarner une belle balade où l’imaginaire cinéphile donne envie de prendre la route vers les grandes plaines du Montana.

Le même registre émotif émane de The Dangerous Lives of Altar Boys, un des titres les plus abouti de l’album dans sa composition et dont le dernier tiers et sa belle montée en puissance incarne à lui seul l’envie de croire à toutes les utopies, intimes et sociales que les textes évoquent.

Le temps est peut-être passé, mais le groupe reste bien ancré dans l’époque et n’a pas perdu sa fougue et son énergie. Il a encore affiné son savoir faire d’un rock direct et abrasif, mélodique et fondamentalement catchy.

Ces expériences vécues et partagées, semblent également avoir donné une patine supplémentaire au versant mélodique & mélancolique de Tardis, où les compositions développent une ampleur nouvelle et un soin du détail dans les arrangements qui s’incarnent à merveille dans le parfait final cinéphile et dystopique ( ou pas) The Menagerie of Broken Time.

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