D’une côte (atlantique) l’autre. De retour en France après quelques années passées entre Lisbonne et l’Alentejo, le Bordelais Pascal Layan – deux albums au compteur avec le groupe Bristol – s’adjoint les services de Nicolas Ferney et d’Olivier Rocabois pour illustrer son premier opus sous pavillon Delayan, soit un Looking towards the Atlantic gorgé de mélodies raffinées, de groove tranquille et d’arrangements lumineux, signés Gaël Benyamin (Geyster) ; une certaine idée de la pop anglo-saxonne, à cheval entre sixties et seventies, telle que rêvée par The High Llamas. En dix compositions ciselées portées par un chant apaisé, Looking towards the Atlantic oscille entre ballades solaires (English Motorbike, basse ronde, chœurs catchy) et pop lettrée (Home Again), s’offrant des embardées lounge (les cordes et claviers ondoyants de la mélopée To Julian) ou mélancoliques (le poignant For Me et son final grandiloquent, que ne renierait pas David Bowie). Mention spéciale à Mats Wilander, dont la simple évocation ravive un pan mémoriel de nos jeunesses diffuses, quand les joueurs de tennis avaient la classe (remember le match contre José Luis Clerc). Ainsi, Delayan célèbre le voyage, dans le temps, dans l’espace ou en nous-mêmes, pour un retour aux sources tout à fait convaincant.