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Interview réalisée en mai 2004

Sans faire dans la descente de police vous pouvez vous présenter ?

— La nouvelle formation a 3 date de 98, cyril moyer/batterie, frédéric et olivier charlot/samples et cordes .

Vous avez un univers bien particulier, on parle pas mal de cinéma, moi je voie même dans ce -11034m un film sur la plongée vers ce grand fond, c’est ce qui fait que les mots sont chez vous dispensables ?

— Les ambiances, mélodies ou bruits nous font plus d’effets que les mots et permettent d’aller plus loin dans les émotions, peut etre parce que c’est plus spontané. En meme temps les rythmes et les sons aménent un language que les mots ne savent pas faire .

Vous travaillez d’ailleurs comment ? Vous partez d’image, vous vous laissez aller à l’improvisation, ou tout cela à une base bien construite voire rigide ?

— Il n’y a pas vraiment de régles, tout est basé sur les humeurs de chacun et sur l’improvisation ou juste l’essentiel sera retenu et développé. C’est l’effet de répétition qui reste la forme plus courante .

Plus que chez tout autre on sent bien que les morceaux (flexible porte d’ailleurs à, merveille son nom) peuvent éclater, se distendre en live. C’est un aspect que vous revendiquez, la possibilité de faire vivre cette musique live ou même de n’être en fin de compte sur disque qu’un instantané ?

— On essaie de garder une cohérence entre le disque et le live ; que ce soit au niveau des structures, de la qualité sonore et de la dynamique. Cet effet de transe améne une amplitude plus large sur scéne. Il n’y a pas de réelle improvisation sur scéne du moins pour le moment .

Vous me mettez la tête sous l’eau si je vous parle de post rock sous pretexte que les mots sont des épaves que vous vous interdisez de sortir de l’eau ?


— Il n’y a pas besoin de parler sous l’eau, tout et tactile et métaphysique, la découverte de nouveaux mondes nous sensibilisent plus qu’une simple étiquette sur les disques .

Vous vous situez où d’ailleurs ? Nulle part ?

— Entre une assise rock et un univers en suspension samplée.

Comment est venu cette idée de -11034m ? Vous êtes des fans de thalassa (o ; ?

— De thalassa, ushuaia, d’histoire naturelles et la fameuse serie télé réalité du père cousteau, en fait - 11034 m est la distance la plus profonde que le bathyscaphe est atteind apres la 2nde guerre mondiale. On trouvait ca intérèssant et marrant de l’utiliser, on aime bien ces engins archaiques d’explorations .

Comment vivez vous le marasame actuel dans l’industrie du disque ? Plus que l’internet et les téléchargements ce n’est pas la qualité qui tout bêtement baisse, et de là une généralisation qui fait que même des albums fantastiques, comme le votre, empathie de cette situation ? En gros il y a une épidemie et on croit tout le monde malade, alors que j’ai rarement entendu autant de bon disque français que cette année (vous, Angil, Exsonvaldes, Encre, Thomas Hosanski, Daniel Darc, Dominique A….)

— On le vit trés mal, nous sommes schizophrénes, nous souffrons d’hallucinations conscientes et permanentes. On est en pleine thérapie, on ne peut pas s’intéresser a tout ca, mais on y pensera .

Votre chance à cet egard n’est elle pas d’ailleurs de pouvoir se servir de l’image comme vecteur à vos morceaux ?

— Si l’image a un lien avec notre musique, cela reste subjectif et ne tiens pas compte de cette éventuelle chance.

L’usage des mots quand à eux, est-elle une chose abandonnée, ou le contexte l’imposera ou non ?

— On accorde plus d’importance aux instruments, les textes nous intérèssent peu voir pas du tout, rien d’important a dire, rien a revendiquer. Les sons des mots plus que leur propos........ .

Si c’était le cas avec quel auteur souhaiteriez vous travailler ?

— Dan Salzmann ou l’Homme électrique.

Pour en revenir à la diffusion et à l’information ne croyez vous pas que le milleu indé souffre d’une presse devenue quasi inexistante (les inrocks ne font plus leur boulot, et Magic ont des éclairs quand l’urgence de la fin se fait sentir) et donc d’une couverture devenue plus que mince ?

— Il y a internet, octopus et autres fanzines .

Pour les retours que j’ai eu du volume 2 de nos compilations, Home Sleep Diagnostic était un des morceaux revenant le plus dans les éloges. On m’a souvent parlé à ce sujet d’une musique immédiate mais qui ensuite donne encore beaucoup à découvrir. C’est pas là votre force, l’accés imédiat d’une musique pouvant être jugée difficile ?


— C’est instinctif et ca suggére beaucoup de choses comme peut etre les avis que tu as eu. La réponse et aussi dans le sommeil comme le titre du morceau .

Question habituelle de nos itw votre panthéon musical à la seconde precise en une dizaine de disques ?

— can/ tago mago fad gadget/ fireside favourites bauhaus/ mask dead can dance/ 1er album pierre henri/ dracula angelo badalamenti/twin peaks hangedup/ kicker in tow scanner/ lauwarm instrumentals bastard/ radiant,discharged,crossed-off shellac/ action park john barry/ amicalement votre ry cooder/ paris texas dan salzmann/ le cul qui tue .

Quelque chose à rajouter ?

— merci, pour votre attention.



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