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J’ai revue la nuit dernière le magnifique concert de Central Park de Simon and Garfunkel, j’ai retrouvé cette fraicheur des arbres si proches, des mélodies si claires, des voix si pures, une perfection presque trop ciselée, la nature, mais pas autant le naturel. C’est là, du folk étudié, mais le folk, messieurs-dames, ça ne s’étudie pas, ça se sent dans l’air, sous les pieds nus, aux parfums des lieux aimés. Certes, Paul et Art se retrouvaient sur scène après s’être laissé tomber longtemps l’un et l’autre, la magie seulement vivait dans ces compositions lumineuses. Reste un monument à l’amour des choses bien faites.

Voila que j’écoute peut après Uniform Motion, entre dans mon appart un souffle d’air frais, quelques flux de mes lieux aimés, une lumière de soleil timide, et, quelque part, impérial. De Simon et son blondinet frisé j’ai appris qu’avec peu d’instruments l’on peut tout aussi bien créer des univers émotionnels, et bien qu’ils ne soient pas les héros soniques de ma vie, j’ai un respect pour eux, pour ce pouvoir de chambouler sagement nos oreilles par les jeux de voix, les harmonies simples, les petits sens bien éveillés sous chaque instrument. Aux abords, à l’ origine de tout, il n’y avait qu’un léger intérêt pour cette idée de groupe multi visuel, puis, vint Néon Nest, et l’intérêt se fit presque tourment, de ces chansons qui sont légendes dans mon Mp3, qu’on n’effacera pas, entre Stolen cars de Springsteen et Receuillement de Seberg.

Uniform motion a trouvé cette clef musicale qui permet de faire d’un peu beaucoup, du travail d’artisan. Moi qui trouve que les plus grandes œuvres de la peinture sont les esquisses primitives des grands peintres, quand on ne sait encore exactement où ira ce trait, quelle couleur aura ce ciel, moi, je suis gâté. C’est là je crois que j’ai commencé à avoir envie de Uniform motion, d’entrer chez eux (la porte est toujours ouverte chez ces gens là), de fredonner un ton plus bas leurs petits hymnes de lever du jour et nuits spleens, et avoir envie, c’est déjà aimer un peu. Il y a dans ces chansons une atmosphère d’un chez-soi, un bien être, l’assurance d’être sur ses terres, sous le porche de nos maisons, au soleil de fin d’après midi d’été, a se rappeler, un vin blanc a la main, nos amis proches, les amours perdus et ceux qui viendront, des peines (Dust on a rock), des gloires finement désolées(To watch over you), de ces vies pas toujours illuminées. Il faut aussi pour cela, pour atteindre la simplicité du beau, avoir les mots justes, ceux qui font mouche, qui touchent, unis en proses au fil des notes. Cela n’est pas un obstacle pour ce trio, plutôt un outil pour peaufiner l’âme de chaque chanson, y poser des voix si bien nouées entre elles. Quand on est orfèvre, amoureux de ce qui nait de nos mains, on est capable de ces All in the name of love, et de créer un art dans chaque son.

L’important, pour Paul Simon et Art Garfunkel, c’était de se faire plaisir, dans Central Park comme sous la douche, j’envisage beaucoup de plaisir a ce groupe indie-folk, certainement, mais surtout intimement artisans. Quand a l’idée de touche a tout, c’est un outil de plus qu’ils devront user aussi bien que leur musique, je ne doute pas de leur bon goût, ils en regorgent.




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