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Avec Françoiz Breut, c’est toujours la même histoire. Album après album. A la première écoute, on se dit que c’est plat. Et que c’est bien décevant par rapport a la fois d’avant, celle qui nous arracha des larmes, celle qui nous fourbit des armes. De crocodiles, dans les deux cas.

Et puis, bon, c’est Françoiz Breut, tout de même, alors, on réécoute. Et réécoute encore. Et c’est dans ces moments là, quand on ne s’y attend pas, que les oreilles se remplissent d’émois, que les cerveaux tournoient. C’est beau, c’est touchant, parfois entraînant.

Ça a commencé à prendre avec "Marie-Lise" sorte de retour du "Twenty-Two bar" version heureuse. Ça a continué avec "Cabinet de curiosité", ritournelle pop magique, pleine de petites fées dans les choeurs et les accompagnements. Sans parler de cette très belle ballade antinucléaire mélancolique qu’est "l’ennemi invisible" (ou comment écrire un hymne militant sans avoir l’air d’y toucher).

Et puis, l’un après l’autre, les différents morceaux ont trouvé leur place. A commencer par le rigolo "Michka Soka", puis l’intermède "Potron minet" ou "L’éclat du jour", ses choeurs aériens et ses lourds tambours, ont conquis nos oreilles, vite rejointes par notre cerveau droit, amateur d’émotions, de sourires, de mélancolie et de jolies mélodies. Ce nouveau disque de Françoiz Breut relève donc plutôt d’une chirurgie des sentiments calibrée homéopathie que principes actifs décapants. Une philosophie de vie. C’est dit.