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Quinze années sans aucune nouvelle de Nacho Umbert, quinze années à se repasser les disque de Paperhouse, en se demandant si le chanteur du groupe n’avait pas fini par délaisser les studios pour les sièges de Nou Camp, préférant assister aux envolées footballistiques des enfants de Cruiff, plutôt que de remettre des mots sur des souffrances, des envies.

C’est avec l’aide de Raül Fernandez, autre activiste de la scène indépendante espagnole avec le groupe Refree que Nacho fait donc son retour. « Ay… », puisque c’est son nom, n’est sans nous rappeler les disques de « The Streets » même phrasé, et certainement même envie de regarder sa ville, les rues de celles ci, pures de tout habitant. Ces folks songs chauffés par la chaleur de la catalogne font merveilles, glissant dans nos oreilles comme un miel exquis dans notre bouche. La voix de Nacho fait merveille, comme un Leonard Cohen moins grave, jouant ses plus beaux titres avec Herman Düne comme groupe.

Même si l’homme a certainement une vision désabusée du monde dans lequel il vit, il ne laisse rien transparaitre, jouant de l’ellipse. A l’image d’un Dominique A, il prendra la plus simple des entités, pour expliquer ce qui est plus grand. Il jouera des histoires simples, pour en faire des fables, il jouera avec l’espace pour le distendre se lovant dessus comme sur un hamac de douceur. Nacho pose sa voix avec une délicatesse rare, il chante en déclamant généreusement, faisant de ses mots des objets fragiles qu’il est bon de ne pas brusquer.

Entre le Will Oldham de « I See A Darkness » et le Dominique A de « Auguri », Nacho Umbert trouve une place, qui fait de son disque d’une des œuvres les plus attachantes de cette année.

A découvrir Absolument, et d’urgence




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