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Il y a quelque chose de chevaleresque, de grand chez Virgil Pinault. Son noble coup de crayon, le coup d’oeil sur son clavier prend une allure et offre une signature qu’il réconforte de reconnaitre. Son trait est griffé, on sait que c’est Virgil qui a buché sur telle plaquette, telle vidéo, tel plan, telle affiche de film. Son style est unique. Par dessus tout son style est beau. Sensiblement d’inspiration PopArt, ce jeune infographiste d’animation a touché Philippe Katerine, assuré une superbe affiche anglaise pour le film De battre mon coeur s’est arrêté avec Romain Duris et piloté avec une aisance époustouflante le clip vidéo d’Alexander Faem. Maitre de son art, contemporain et débordant de liberté, son atmosphère fait résonner des influences musicales pop telles que les Beach Boys, le Velvet Underground, le rock des Stones, le groove de Marvin Gaye, la classe de Bowie. Dans le domaine filmographique, Virgil est un élève de Fritz Lang, David Lynch, pupille de Batman returns et d’Edouard aux mains d’argent. Héro parisien digne d’un Dardevil aux mains d’or, il chouchoute également ses lectures, Edgar Poe, Mark Twain, ou Hugo Pratt et ses oeuvres en sont finement nourries.

Il pratique sa science informatique avec toute la sensibilité d’un artiste. Sa personnalité éclaire ses images. Sa création numérique donne espoir de le voir un jour dans la réalisation de longs métrages. Passionné, perfectionniste évoluant dans un contexte culturel personnel riche en références, je l’imagine créateur de scénari, pondant des idées de films et clips sans retenue. De l’image à la musique, la frontière est ténue, pour Virgile elle est infime.

Expert en design d’affiches, flyers, plaquettes de publicité, l’artiste ne maitrise pas seulement la création, il a l’invention en bonus. La prestation de Virgile est efficace et ne dépend que de son mérite. Il y a une force dans les traits, une douce frivolité dans les couleurs, des contours naifs et les formes précises qui confortent l’oeil. Son doux monde graphique confère une chaleur et une classe, une élégance parfois familière, ou simplement française. Les traits honnêtes, qui ont le luxe d’être parfois superflus, avec des plans superposés habillés, apportent cette cohérence frenchy que l’on trouve chez Michel Gondry.

Virgil Pinault communique son univers dynamique et rythmique avec générosité. Les salons et hauts lieus parisiens ne tarderont pas à le présenter car avec des copyrights des marvels comics / Bill Everett / Ann Nocenti - John Romita Jr / Gerry Conway, l’affiche copyrights 2005 - celluloid dreams, pour Carmen, film de Limosin, l’affiche du film d’Audiard avec Romain Duris et Mes yeux pour pleurer avec Anna Karina, une chanson de Katerine, sur l’album de 2000 sorti chez Barclay-Rosebud on ne peut qu’être intrigué par son esprit brillamment cumulatif et la perfection de son travail.

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AK DD
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